Il a un côté désabusé, voire vieille France, en nuances, en touches subtiles mais cruelles. Un côté dandy. Voutch est un dessinateur de presse unique et humaniste. Dans Tout se mérite (Cherche Midi) et à l’exposition qui lui rend hommage du 11 au 31 décembre Galerie Oblique à Paris, Voutch montre une fois de plus l’étendue de son registre, de son humour à la fois faussement bien élevé mais sans pitié.
De la sagesse absolue dont il faut être le number one à la défense amorale d’un mari face à sa femme qu’il trompe, au politique qui n’a dans la vie aucune autre porte que celle d’une élection improbable, à la mère écrivain dont le fils abruti sera malgré lui le prochain héros, Voutch est élégant dans son dessin comme dans ses courtes phases de légende dont il soupèse chaque mot. Voutch est un éditorialiste. On le suit dans Le Point bien sûr. Il doit en un dessin de quelques traits frapper juste, émouvoir et faire rire souvent. De nous, de nos travers, de nos prétentions et de nos certitudes. Petites et grosses lâchetés entre amis ou ennemis.
A lire Voutch on devrait normalement devenir meilleur, se reconnaître, faire acte de contrition et rire jaune. En fait pas vraiment. Ce sont les autres dont parle Voutch. Certes, en dessin d’humour, Voutch fait partie de la grande famille des Cabu, Reiser ou Faizant. Pétillon aussi. Mais Voutch est Voutch tout simplement. Et c’est déjà vraiment bien.
Tout se mérite, Cherche Midi, 25 €
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