La Neige en deuil, Troyat vers les sommets

Adapté du roman d’Henri Troyat auteur d’origine russe et prolifique, académicien, au nombre incalculable de best-sellers, La neige en deuil raconte en fait la tragédie aérienne du Constellation Malabar Princess qui s’est écrasé dans le massif du Mont-Blanc le 3 novembre 1950. Deux frères alpinistes vont être confrontés à des choix vitaux pour tenter de rejoindre la carcasse de l’avion à des fins très terre à terre. Mais la montagne est une adversaire redoutable qu’à mis en scène Dominique Monféry (l’excellent Mortel imprévu) dans ce récit à la fois intimiste et réaliste dans lequel sentiments et dangers vont créer un risque de tragédie collatérale.

La Neige en deuil

Il garde ses moutons Isaïe dans un pâturage à flanc de montagne. Son frère est allé à la ville. Il veut s’y installer. Un gendarme apprend à Isaïe qu’un avion s’est écrasé très haut dans la montagne. Il venait de l’Inde et y accéder sera très difficile pour les secours. Isaïe rentre chez lui à la ferme, se souvient de la naissance de son frère qu’il a nourri au lait de brebis près de sa mère mourante. Leur enfance a été celle de la connivence et des courses en montagne, devenus des alpinistes chevronnés. Marcellin est parti à la guerre en 39 mais en 1948 un drame a lieu, une chute pour son client et pour lui Isaïe qui était guide. Pas responsable. Quand Marcellin rentre ce n’est pas avec une bonne nouvelle. Il veut vendre le chalet et acheter un commerce dans la vallée, s’associer avec un magasin de sports mais il faut de l’argent. Pas question pour Isaïe de vendre la maison de famille. Mais la loi permet de vendre un bien en indivision. Une caravane de secours dirigée par le guide chevronné Nicolas Servoz est partie vers l’épave de l’avion malgré le temps incertain.

La Neige en deuil

La suite on s’en doute, c’est le retour vers les sommets des deux frères qui malgré les tensions sont soudés à la vie à la mort. Une idée va cheminer dans leurs têtes. La route aussi bien vers le sommet que sentimentale sera faite de hauts et de bas, d’émotion, de folie, de solidarité, de peur, d’horreur. Henri Troyat était un excellent conteur et Dominique Monféry restitue ce talent tout en apportant à cette adaptation une vraie puissance narrative et graphique. Haletant et coup de cœur.

La Neige en deuil, Rue de Sèvres, 19 €

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