Elle a une réputation sulfureuse, usurpée involontairement si l’on en croit l’album d’Anne-Perrine Couët. Elisabeth Báthory était-elle une comtesse sanglante, une Barbe-Bleue hongroise ou une femme manipulée pour avoir été d’abord une femme et aussi gênante sur le plan politique au début du XVIIe siècle dans son pays ? Vaste débat mais on comprend que les accusations avaient été largement montés de toutes pièces en torturant des innocents. Vraies oui fausses ? Báthory la comtesse maudite rebat les cartes mais il reste cependant un doute sur ce qu’elle a vraiment fait. De son enfance à son mariage cette héritière de famille princière garde encore une part de son mystère passionnant qui a largement inspiré littérature et cinéma.
Quatre accusés, témoins largement torturés entrent au tribunal. Ils vont raconter ce que la comtesse Báthory les a obligé à faire. Plus d’une centaine de jeunes filles ont été ses victimes avec leur aide. L’horreur est totale et on y ajoute une tentative d’empoisonnement contre le palatin, personnage d’état. En 1573 Elisabeth Báthory s’initie aux vertus des plantes, aux légendes, aux maladies. En 1575 elle se marie et sa fortune rejoint cette de son époux Ferénc mais pas d’enfants dans un premier temps. La puissance des deux époux sur Hongrie, Pologne et Transylvanie est énorme. Très instruite Elisabeth demande à Eva Poppelova, un brin sorcière, de l’aider à tomber enceinte. Elle réussit et son mari part se battre contre les Turcs. Elisabeth veut prendre en mains les affaires de leurs terres mais la très bizarre Anna Darvulia intègre sa cour. Une tentative d’empoisonnement commence à lui faire défrayer la chronique.
Faux témoignages, ou réécrits, un mari qui meurt et la comtesse qui devient incontournable dans le jeu politique, la jalousie de voir une femme en 1610 avec autant de pouvoirs, Elisabeth était-elle innocente, le jouet d’un complot ? Anne-Perrine Couët reprend les témoignages, les replace dans leur contexte et montre qu’il y a bien une volonté d’écarter la comtesse cependant maline afin que ses biens ne soient pas confisqués. Elle ne sera pas jugée mais écartée. Les accusateurs eux finiront pendus ou brûlés. Une biographie qui est aussi un thriller sur un dessin réaliste qui fait penser à des gravures, quelques aplats, on aurait pu un peu resserrer le propos et la taille des cases. De belles enluminures et au total on a l’histoire qui remet en cause la légende avec sa part de fantastique ou de croyances.
Báthory, la comtesse maudite, Steinkis, 22 €
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