Aussi paradoxal que cela puisse paraître aujourd’hui où la technologie la plus sophistiquée règne sur les conflits, la guerre en Ukraine a remis en évidence que des batailles de chars peuvent comme au siècle dernier s’imposer. La stratégie russe a ressemblé à celle de l’URSS lors du second conflit mondial avec pour les Ukrainiens une demande à l’Occident de chars lourds afin d’y faire face. La nouvelle collection de Glénat en partenariat avec le Musée des blindés de Saumur va donc présenter quelques-unes de ces batailles du XXe siècle dont l’offensive allemande des Ardennes fin 1944 et El Alamein en 1942 qui a vu la fin de l’offensive victorieuse de Rommel vers l’Égypte. Deux tournants qui seront suivis par des albums sur la bataille de Koursk sur le front russe et la Marne pendant la Grande Guerre où les chars ont fait leurs débuts. On aurait souhaité que le fait historique prime plus sur la part romanesque.
A El Alamein le matériel lourd britannique en 1942 est dépassé. En juillet Tobrouk est tombé, Rommel gagne son pari et vise l’Égypte. Le capitaine Fryer qui commande un escadron de chars Crusader a le lieutenant Campbell dans le nez ainsi que l’équipage du Little John, surnom de leur tank. Il l’envoie en première ligne mais Campbell fait un beau score de Panzer détruits. Fryer persiste alors que les USA vont livrer des Sherman aux Anglais. L’équipage du Little John fait bloc et le conflit remonte en haut lieu. Campbell a été un héros de la campagne de France mais a été très marqué par la destruction de son char. Fryer a lui une vengeance à accomplir. Montgomery prépare une offensive générale en août. Mais Campbell part former des équipages. L’affrontement assez caricatural et classique entre les deux officiers prend la main sur la bataille elle-même. Le scénario est de Thierry Lamy (Faucheurs de vents). Le dessin un brin rigide est de Alessio Cammardella (Churchill). Un très bon dossier historique par contre boucle l’album.
Les Grandes batailles de chars, El Alamein, de sable et de feu, Glénat, 15,50 €
Dans Les Ardennes fin 1944, Hitler joue son dernier coup de poker qui aurait bien pu réussir. Il jette vers Anvers toutes ses réserves de chars face aux Américains et double la mise en infiltrant dans les lignes US des SS déguisés en GI’s pour semer la panique. Une idée de Skorzeny qui a libéré Mussolini. Un chef de char allemand, un SS qui a été dégradé se retrouve en tête. Dans son Panther maquillé pour ressembler à un char US, Max a pris son chat. Soudain le tank dérape sur la glace et part dans une glissade infernale, croise un convoi US et ouvre le feu. Max est en plus tireur d’élite au fusil et élimine les servants d’un bazooka. Un planeur s’est crashé près du char. Les soldats allemands sont trop jeunes ou mal préparés. Ordre a été donné de ne pas faire de prisonniers et les SS l’appliquent. A Malmédy petit village belge, une centaine de GI’s sont abattus. L’offensive allemande se déroule malgré de nombreux blindés en panne. Max se retrouve coincé dans les ruelles d’un village. Plus nerveux ce scénario de Dobbs qui fait aussi penser à ces histoires qu’on aimait bien dans les petits formats des années soixante. Le dessin de Fabrizio Fiorentino est costaud, parfait pour les ambiances et l’action. Là aussi on trouve en fin d’album un très bon dossier.
Les Grandes batailles de chars, Les Ardennes, lâchez les fauves, Glénat, 15,50 €
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