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L’Amie prodigieuse, une relation dramatique

Un best-seller L’Amie prodigieuse paru en 2011, le premier roman de la tétralogie du même nom de l’écrivaine anonyme Elena Ferrante racontant la vie de deux amies issues d’un quartier pauvre de Naples au début des années 1950. Il deviendra une série TV, la seconde époque est lui aussi en préparation. Il ne manquait plus que la BD et ce sont Chiara Lagani et Maria Cerri qui signent son adaptation. Une histoire qui est à la fois troublante, psychologiquement éprouvante et chargée d’émotion. Le dessin, la mise en page avec peu de vignettes par page ne sont pas étrangers à ce ressenti en particulier si on n’a pas lu le livre. On reste, cela dit, tout à fait captivé par cette histoire, la narration dont la violence marque le débit et la trame de cette amitié destructrice mais assumée. Un tome consacré à l’enfance et l’adolescence des deux amies.

Rino appelle Lenu, Elena, car on ne sait plus où est sa mère depuis 15 jours. Raffaella Cerullo, dite Lina, Li pour la narratrice a toujours voulu disparaître. Elena et Lila sont amies d’enfance au début des années 50. Elles vivent dans une cité et ont fait connaissance pour une histoire d’épingle de nourrice que Lila gardait comme le cadeau d’une fée. Leur lien est conforté par la peur qu’elle ont de Don Achille qui habite dans l’immeuble. Lila est la meneuse et Elena une peur bleue de l’homme. Frayeur dans l’escalier. Un jour en jouant dans la cour elles s’échangent leurs poupées sur lesquelles elles transposent leurs angoisses. Lila jette la poupée par un soupirail dans la cave. Elena fait pareil. Ce que l’une fait, l’autre le fait aussi. Mais il va falloir descendre dans la cave pour les chercher. Un défi mais les poupées ont disparu. Seul Don Achille peut les avoirs prises et mises dan son sac noir. Terreur, fuite, toutes les peurs de la vie d’Elena sont nées à cette époque.

Des enfants qui vont grandir à la fois proches et rivales ne savent pas vraiment où ils vont. Leurs parents non plus ont une vision mesquine de leurs filles par rapport aux garçons. Ce qui à l’époque de l’après-guerre n’a rien d’étonnant. Lila est la meilleure, un caractère bien trempé et une écrivain en puissance. L’adolescence va frapper à leurs portes dans toute sa cruauté. L’amour aussi mais il y a une guerre des clans et une paire de chaussures qui va concrétiser le tout. On adhère totalement et chaque page apporte son poids à cette amitié dramatique

L’Amie prodigieuse, Tome 1, Éditions Delcourt, 29,95 €

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