Charles de Gaulle est mort le 9 novembre 1970. Cinquante ans déjà, et pour commémorer l’anniversaire de son décès les initiatives sont nombreuses. Avant de traiter le tome 3 de la BD que lui consacrent Mathieu Gabella et Frédérique Neau-Dufour sur un story-board de Christophe Regnault, le dessin de Michael Malatini, on dira aussi l’excellence de De Gaulle, l’éclat et le secret, de Jacques Santamaria et Patrice Duhamel, joué par Samuel Labarthe, sur France 2, une mini-série de six épisodes. A voir absolument tant Labarthe est investi par le personnage. Retour donc sur le tome 3 qui va revenir sur la traversée du désert, 1958 et l’Algérie, 1968 et la fin d’un des plus grands hommes d’états de l’histoire de France.
En 1963, De Gaulle est au pouvoir les mineurs sont en gréve. Pompidou, Giscard sont à la manœuvre. En 1948, il perd sa fille Anne, handicapé, ce qui sera le drame de sa vie. Soustelle le pousse à revenir en politique et sera plus tard face à lui. La France est-elle un pays ingouvernable, soumise au régime des partis dénoncé par De Gaulle ? 1954, c’est le début des « évènements » en Algérie, la fin de la guerre d’Indochine. Guy Mollet, Lacoste, Juin, l’échec de Suez, un succès militaire et une défaite politique dirigées par les USA et l’URSS. Et enfin 1958, Alger s’embrase (au passage pour le scénariste De Gaulle ne fume plus depuis dix ans au moins), Massu, Salan, l’Algérie française est dans la rue et veut De Gaulle qui va se faire une raison voire un plaisir de revenir au pouvoir sachant que l’indépendance est inévitable. La 5e République commence.
Pour De Gaulle, il y a la France, une et souveraine, à moderniser quoiqu’on dise sur son âge quand il revient. Réconciliation avec l’Allemagne, le drame algérien montré dans l’album par sa rencontre avec la grande résistante Germaine Tillion, De Gaulle va, comme il le dit, affronter le destin, celui de la France, le sien lui importe peu. Le putsch d’Alger en 1961, l’OAS, l’attentat du Petit-Clamart, la vie de De Gaulle est une épopée unique. La mort de Kennedy en 1963 qu’il respectait, on a dans ce tome 3 jusqu’en 1968 dont il se sort haut la main (la France est riche) et sa mort. On finit par un dossier très complet qui décrypte en plus de la BD, la complexité d’une époque tout en lui apportant une vision claire, historique, intelligente.
De Gaulle, Tome 3, Glénat Fayard, 14,50 €
Articles similaires