Loup de Pluie, la fin d’un western shakespearien

Loup de pluie (Dargaud) termine dans ce tome 2 son odyssée. Jean Dufaux a écrit plus qu’un western. La confrontation impitoyable entre Blancs et Indiens, entre deux familles, entre deux civilisations, a des accents de drame shakespearien. Et le dessin de Rubén Pellejero celui des grands maîtres de son Espagne natale.

Loup de PluieLes Cody veulent venger à tout prix la mort de Ingus Limb tué par Loup de Pluie, un Indien. Ils veulent l’échanger contre Blanche la sœur de Bruce Mc Dell à qui Loup de Pluie a sauvé la vie en tuant Ingus. Ils la détiennent en otage. India Limb va être le messager entre les deux familles qui demandent le prix du sang. Les Cody sont retranchés dans une cabane au fond d’un canyon. Seule une attaque frontale peut encore sauver Blanche. Les Cody ont tué un Indien, Nuage Rouge. Sa tribu alliée provisoire des Mc Dell, va être le moteur de ce règlement de comptes. Le tout sous le signe du mystérieux bison blanc et de la mort de Bruce qui voulait épouser India.

Jean Dufaux a cadré une palette de personnages sont les destins sont irrémédiablement liés. A la vie à ma mort. La base psychologique de ce drame est simple en apparence. Œil pour œil sur fond pour les uns de racisme, pour les autres de pouvoir. La loi de l’Ouest revue et remise en perspective par Jean Dufaux qui sait surprendre et étonner, convaincre. Son ange vengeur sera une femme, India, qui avait cru qu’elle pouvait changer de condition. Rubén Pellejero a typé son dessin dans une description du Far West plus proche de la réalité photographique de cette époque. Le trait est souligné, rehaussé, très beau. Le duo Dufaux-Pellejero a un souffle épique.

Loup de Pluie, Tome 2, Dargaud, 13,99 €

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