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Par la force des arbres, thérapie sylvestre

Une expérience de vie qui fait penser à celle du Robin Crusoé moderne, adepte de la forêt comme île déserte, un peu comme George de Caunes journaliste, le père d’Antoine l’avait tentée en son temps. Édouard Cortès après des épreuves diverses dont un échec d’éleveur va, comme il dit pour se libérer du « monde d’en bas », aller vers celui « du haut », s’éloigner de sa femme et de ses enfants pendant plusieurs mois pour vivre dans une cabane qu’il va construire, nichée dans un arbre en pleine forêt. Un rêve de gosse à l’échelle de l’adulte qu’il est devenu. Il écrira un roman, Par la force des arbres que Dominique Mermoux a adapté en BD avec une aisance, une force et un ton si authentique qu’on est ému, si ce n’est un brin envieux. Il avait publié avec Jim L’Invitation. Un arbre et une aventure qui font du bien au cœur.

Le Périgord Noir, une forêt et un homme qui écrit dans sa cabane au sommet de son chêne, celui qu’il a choisi pour lui demander de l’accueillir, arracher le lierre qui l’étouffe, fatigué du monde. Deux mois plus tôt en relisant la mort de Cyrano de Rostand, il se décide et part chercher son arbre, son chêne celui qui l’avait déjà intrigué. Majestueux et branches ouvertes pour accepter le plancher de cette cabane qu’il veut bâtir. Les cerfs campent à son pied, les travaux commencent, il est seul le plus souvent, scie, assemble pour six mètres carrés et un lit en mezzanine. Les enfants et son épouse viennent, partagent et puis il y a la pendaison de crémaillère, un bois perdu par un cerf. Tout est à sa place, commence alors une vie de silence, à l’affut des mille et une joies que la forêt lui offre, ses souvenirs qui reviennent bons ou pas, lui qui a toujours été proche de la nature. Qu’on lui foute la paix au moins ces quelques mois qu’il a choisi de vivre haut perché.

Auprès de mon arbre chantait Brassens, je vivais heureux, je n’aurais jamais dû m’éloigner de mon arbre. Édouard Cortès renouvelle le propos, le développe et le vit. On découvre au fil des pages un bien être qui s’installe, partagé avec le lecteur. Geai des chênes, merisier, alisier, érable, fourmis, palombes, une leçon de choses comme on nous disait enfant autrefois. Dominique Mermoux a fait vivre à nouveau le roman en lui construisant cette fois une cabane de papier, de dessin et de couleur incomparable. Un album qu’il faut lire et relire en cas de blues à l’âme.

Par la force des arbres, Rue de Sèvres, 20 €

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