Aussi curieux que cela puisse paraître, pour tout vrai amateur de Ian Fleming et de Bond, Casino Royale, ses premières aventures, restent attachées au film de John Huston avec Peter Sellers et David Niven, Charles Boyer, Belmondo, Orson Welles. On en passe et des belles de cette comédie qui n’avait pas vraiment marché sur une musique devenue un tube.
On est en fait très loin de ce que va devenir ce cher James à l’écran avec l’irremplaçable Sean Connery qui vient malheureusement de nous quitter à l’âge de 90 ans. Né en 1930 à Édimbourg en Écosse, Sean Connery est le premier acteur à lancer la fameuse réplique : Mon nom est Bond. James Bond, lorsqu’il incarne le héros du roman de Ian Fleming. Le film James Bond 007 contre Dr No sort en 1961 et devient un succès planétaire avec une Ursula Andress première James Bond girl’s. La carrière de Sean Connery est lancée. Il reprend le rôle James Bond à six autres reprises, dont Bons baiser de Russie, Goldfinger (souvenir impérissable de jeunesse) et Les diamants sont éternels. On ne compte plus ses films à succès, de La Colline des hommes perdus au Nom de la Rose à Indiana Jones, Les Incorruptibles ou La Ligue des gentlemen extraordinaires. Sean Connery avait non seulement un talent généreux mais aussi une classe folle. C’est un des derniers grands noms du cinéma des années d’or qui nous a quitté.
Humour désinvolte, décalé, c’était un Casino Royale atypique par rapport à la version de 2006 avec David Craig et Eva Green. Les temps changent et on retrouve avec d’autant plus de plaisir le Casino Royale très fidèle, bien balancée et cadrée de la collection Delcourt Comics. Une merveille du genre, british à souhait, qui frappe haut et réussit à être au top de la restitution de l’ambiance littéraire de Fleming. A noter que le 11 novembre sort Mourir peut attendre, le 25e film dont Bond est le héros, le dernier de Daniel Craig.
Royale-les Eaux, la Casino Royale et Mister Bond joue, ce qui est certes une mission mais aussi une passion. En face de lui Le Chiffre qu’il allait falloir battre, un membre de l’opposition en France, un agent de Moscou manipulateur d’un syndicat dangereux. Mais Le Chiffre n’a pas que des amis à l’Est en particulier au SMERSH. Le Chiffre joue sa propre carte avec de l’argent qui n’est pas à lui. C’est à 007 de le faire tomber en lui faisant perdre toute sa fortune et pour cela Bond a des moyens presque illimités, l’appui des services français dont l’agent Mathis. Sans oublier Mademoiselle Lynd qui n’est pas là que pour compter les points. Mais Bond échappe de peu à un attentat mortel. Le Chiffre ou SMERSH ?
Hormis le dessin qui sait donner à Bond un visage tout à fait crédible sans vraiment tomber dans des ressemblances cinématographiques, il y a le texte de cette adaptation. On est dans le bouquin tout en en ayant des images, le tout formant un récit graphique sans faille, prenant que l’on a lu et relu avec un vrai plaisir. Tout est à décortiquer dans ce Casino Royale signé par Van Jensen et Dennis Calero. On apprend même à jouer et à comprendre le Baccara alors que dans le film avec Craig, sauf erreur, on joue au poker. Des cadrages, des gros plans, un trait parfait, on en redemande toujours avec un 007 aussi fidèle. On est dans du vrai Bond qui va même risquer sa peau. Tout y est. Le meilleur titre de la collection et de loin.
James Bond, Casino Royale, Delcourt Comics, 15,95 €
Articles similaires