C’est bien sûr un sujet, un thème vu et revu en BD. D’abord parce que Tarzan est un héros à part entière du 9e art avec Edgar Rice Burroughs et adapté dès 1929 par Harold Foster. Depuis combien de Tarzan sont venus s’accumuler sur les étagères ou aussi sur des centaines de pellicules. Christophe Bec relève le défi en collant avec son Tarzan au premier récit de Burroughs, fidèle, et restituant en détails tout ce qui en fait l’originalité. Un Tarzan qui est élevé parmi les grands singles, se prend des volées sanglantes tout en découvrant peu à peu ses origines, l’histoire, finalement, on ne la connaissait pas aussi pleinement, on avait fini par en oublier les détails. L’album est, qui plus est, dessinée de façon magistrale en teintes sombres, d’un trait souligné, puissant ou tendre quand nécessaire. Stevan Subic (Moriarty) a fait une part énorme du boulot mais qui n’aurait pu atteindre cette perfection sans, disons l’association créatrice du duo, le talent de Bec. Un Tarzan qui fera date sur les superbes couleurs de Facio.
Il est volé dans son berceau en pleine jungle africaine par une femelle singe Mangani. Elle va l’éduquer, le protéger des mâles lui petit humain dont les parents, les Greystoke se sont échoués sur les côtes et sont morts. Il grandit, découvre son reflet dans la rivière. Cruellement mordu par un mâle qui voit en lui un possible concurrent, il ne doit la vie qu’à sa mère adoptive, sauve aussi un jeune singe de la noyade, est adopté par le clan. Un jour il trouve dans un bungalow en ruines un couteau, des livres qui montrent la différence entre singe et homme, un vieux phonographe. Il apprend les mots, Tarzan, et lit le journal dans lequel Lord Greystoke a consigné leur odyssée. Mais un danger rode, les gorilles et une panthère qui attaque les Manganis sans oublier les guerriers impitoyables de la tribu voisine.
Très peu de dialogues au moins tout au long de l’apprentissage du jeune Tarzan, Bec a joué sur le découpage, les plans et la mise en scène riche rendue par le dessin de Subic comme autant de prises de vues très cinématographiques. Il y a évidemment toute la partie classique de Tarzan, les lianes, le seigneur des singes, la vengeance, Jane et enfin les retrouvailles familiales. Le texte reprend sa place, l’aventure se découvre avec une belle fluidité et on plonge dans ce qui constitue un grand moment d’action mais aussi d’émotion.
Tarzan, Tome 1, Seigneur de la jungle, Soleil éditions, 17,95 €
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