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Voraces, mangez en si vous voulez

Un convoi militaire qui doit, depuis le Baloutchistan, rejoindre New Delhi pour ravitailler la ville encerclée, on est en 2025, demain presque. Mais les Voraces (titre de l’album) sont là, des humains qui se sont transformés en cannibales. Bon, on va dire qu’il n’y a pas grand-chose à première vue de nouveau sous le soleil du zombi dévoreur. On a eu Walking Dead, sauf que cette fois on ajoute deux points non négligeables au débat, à savoir le destin individuel des militaires du convoi et acteurs principaux de cette course à la mort mais aussi des Voraces qui n’ont pas perdu tout leur neurones. Alors des cannibales qui réfléchissent, ça fait dans le sanglant organisé. Sueurs froides et sans joie sous le soleil indou avec Christophe Bec au stylo et Stefano Landini au crayon à dessin. Abominablement et joyeusement efficace.

New Delhi est envahie, assiégée par des humains devenus cannibales. La cause, c’est la maladie de Kuru venue de Nouvelle-Guinée et qui met cinq ans à incuber. Une saloperie qui a muté et qui transforme les femmes et les hommes parfois par morsure. Après s’être nourri de cadavres, ils dévorent désormais les humains non atteints, vivants. Au Baloutchistan, un convoi se prépare à partir composé de véhicules dernier cri et de soldats très expérimentés. A leur tête un lieutenant intransigeant et un groupe auquel appartient Maria Osawa, caporal-chef des casques gris, le groupe militaire d’intervention. 1200 kms à faire, deux étapes possibles pour le ravitaillement, à condition que les voraces ne les aient pas devancés. Quatre jours de route en théorie mais faut pas rêver. Un pause forcée pour aider des villageois et un poste pour faire le plein si une embuscade ne venait pas troubler le projet. Arrivé en vue de Jodhpur, le convoi découvre l’enfer. Dans la base, plus une goutte d’essence. Il va falloir faire des choix dramatiques.

L’idée de la caravane dont les membres se font, dans ce cas, hacher menu façon steak tartare, n’est pas nouvelle. Même le western en a usé si ce n’est évidemment la BD de guerre. La mise en scène est par contre bien cadrée, nerveuse, avec ses espoirs et ses déception, ses drames, ses personnalités. Le côté gore est très appuyé, la jolie et déterminée Maria Osawa est la voix off. Une histoire désespérée qu’il faut découvrir et à laquelle on succombe. Ce qui est bien le pire. Le dessin de Landini est d’un réalisme dans le ton de cette collection Flesh and Bones.

Voraces, Glénat, 9,99 €

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