Jean Cocteau, Jean Marais, un couple de passion, de littérature, de théâtre, de vie mondaine, de cinéma que l’on peut-être un peu oublié de nos jours. Deux talents qui s’aimaient d’amour tendre que Isabelle Bauthian (Dr James Barry) et Maurane Mazars (Tanz) au dessin font revivre de l’avant-guerre à la Libération. Le parcours va être semé d’épines, de drames, de noms illustres, d’autres façonnés au gré de l’Histoire, la grande. Un acteur et un poète, un retour sur une époque, des noms qui ressurgissent, Les Choses Sérieuses ne sont pas une double biographie mais un focus sur la guerre à l’ombre de la Tour Eiffel, là où justement il va falloir prendre conscience d’une réalité qui n’est pas des plus drôles. Comment l’un et l’autre vont-ils réagir, se comporter ?
En 1936 et depuis de lustres Cocteau n’a plus rien à prouver. Il dessine, écrit, il est poète à temps plein. Il a flirté avec le surréalisme, le cubisme. Proust, Gide, Barrès, Radiguet, il est aux avant-postes et pourtant sous tutelle maternelle. Arrive dans sa vie un jeune acteur, Jean Marais. En 1937 l’Allemagne nazie règne en maître déjà. Cocteau avoue à Marais qu’il l’aime. Et l’impose dans la troupe qui joue son Œdipe. Cocteau le présente au tout Paris dont Max Jacob. Marais ne fait pas l’unanimité. Cocteau est opiomane et subit les feux de la critique. Jean Marais qui débute lui aussi est très proche de sa mère. Il rencontre Sacha Guitry. L’Autriche bascule sous contrôle allemand. Les relations entre Cocteau et Marais sont fusionnelles. Après le succès de La Machine infernale, Les Parents terribles sont écrits. Jouvet, Yvonne de Bray et Marais devraient être au générique mais où jouer. La guerre éclate. Marais est mobilisé. Paris devient allemand.
Les pages sont parsemées de coupures de presse d’époque qui ont Cocteau pour sujet, l’Allemagne, la presse collaborationniste, la guerre aussi, ses œuvres. Le tout forme une œuvre étonnante que l’on connaisse ou pas les deux hommes. Cocteau a des fréquentations parfois limites comme Violette Morris, championne qui travaillera pour la Gestapo. Le drame que connait Max Jacob leur ami juif en instance de déportation sera un tournant. Jean Marais s’engage dans la 2e DB en 1944 et part se battre contre l’Allemagne. Il deviendra la vedette que l’on sait, marque les années 50, 60, 70, du Bossu au Capitan, héros de cape et d’épée à Fantômas. La Belle et la bête, Les Enfants terribles, L’Éternel retour, Orphée, Cocteau entrera à l’Académie Française et mourra le même jour que son amie Édith Piaf quand il apprend son décès. Un jeune premier et un maître en poésie, ils restent à la fois mythiques et fascinants.
Jean Cocteau et Jean Marais, Les Choses sérieuses, Steinkis, 20 €
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