Que s’est-il passé entre l’agression mortelle subie par ses parents et ses débuts sous cape de justicier invincible ? Entre le jeune Bruce Wayne novice et l’adulte formé à tous les combat ? Les clés sont dans ce superbe Batman the Knight que l’on doit à Chip Zdarsky au scénario (Newburn) et aux crayons de Carmine Di Giandomenico qui flirtent avec les sommets. Une sortie qui comme on dit vaut le détour car en prime, hormis ce brave Alfred il y a l’insaisissable Anton, des femmes aussi formatrices comme Avery. Un monde dans lequel Bruce verra une réalité bien éloignée de ses idéaux, un cynisme ambiant qui finira par le toucher même si il restera pur et dur quoiqu’il en coûte un brin désabusé.
Un psy qui l’oblige à se livrer, Bruce Wayne a été, jeune orphelin dans des conditions tragiques, un élève bagarreur que Alfred a bien du mal à canaliser. Éducation livresque, Bruce travaille dans son manoir de Gotham. Dana est en classe avec lui mais le jeune homme aura désormais des précepteurs privés. Ses cauchemars lui font revivre le meurtre de ses parents. Bruce voudrait devenir policier mais pour un milliardaire ce sera difficile. Alors il commence un entrainement physique à outrance, affronte des adversaires sur le ring, découvre que les flics peuvent être pourris. Alfred ramasse les morceaux et regrette d’avoir laissé Bruce devenir un enfant gâté. Alors Bruce part à la chasse au crime et rencontre une française reine des cambrioleurs, Lucie surnommée l’Ombre grise. Elle décide de le former à toutes ses techniques. Mais un détective mandaté par Alfred est sur leurs traces.
Le fil rouge est donc la montée en puissance de Bruce, de son amitié avec Anton qui deviendra un rival, un ennemi. Un tueur en série, Bruce peut atteindre des sommets de violence. Il lui faudra partir en Corée pour s’amender, arriver à se maîtriser et où il rencontre Anton. Des rebondissements en masse, Zdarsky excelle dans le genre. Une narration très tendue dont un portrait de tueur à gages obsédé par une bavure, tout dans cet album fonctionne même la part de magie.
Batman, The Knight, Urban Comics, 30 €
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