Fernando Pessoa est un écrivain portugais mort en 1935 pour large abus de boissons alcoolisées. Nicolas Barral est au demeurant l’auteur de BD au sujets plus légers, Baker Street, un souvenir inoubliable que l’on relit, à Dieu n’a pas réponse à tout ou Les Cobayes avec Benacquista, sans oublier les inénarrables aventures de Philip et Francis. Avec L’Intranquille Monsieur Pessoa il s’est lancé dans un récit qui est ni plus ni moins une biographie pré-mortem, la rédaction d’une nécrologie de celui qui allait être le chantre du modernisme au Portugal. Et dont le nom ne doit pas dire grand-chose à la plus grande majorité des lecteurs. Sauf que Barral au dessin et au scénario signe un album très bien bâti, attirant, dont le héros, Pessoa, fait un peu penser à Gary et Ajar réunis bien sûr pour sa passion des noms d’emprunt pour signer ses œuvres.
Cerdeira va avoir du boulot pour vraiment cerner Pessoa qui lui fait penser à un dandy un peu triste. Pessoa a été critique, pasticheur, a eu une vie pas réjouissante, a écrit des oeuvres inachevées, mourra pauvre et méconnu. Barral en fait un héros tragique, fragile, terrorisé en fait par ses pseudonymes. La veille de sa mort très détaché Pessoa écrira « je ne sais pas ce que demain me réserve ». On ressent un vraie tristesse en suivant les pas de Fernando Pessoa. Nicolas Barral lui rend en fait justice avec de très belles planches sur Lisbonne en particulier.
L’Intranquille Monsieur Pessoa, Éditions Dargaud, 25 €
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