Pas neutre actuellement un album qui retrace la vie d’Atatürk, père fondateur et militaire de la République de Turquie indépendante, laïque et réformatrice. Tout en se souvenant, en découvrant les étapes essentielles qui ont marqué sa vie, on ne pourra s’empêcher de faire le rapprochement avec la Turquie actuelle d’Erdogan qui a foulé aux pieds la plupart de ses principes. Marie Gloris Bardiaux-Vaïente est la scénariste accompagnée de l’historien François Gorgeon. Au dessin c’est Andrea Meloni qui a mis en images le destin historique d’un homme qui aura laissé une empreinte indélébile dans on pays et sur son siècle. Lire aussi Le Père Turc chez le même éditeur.
Octobre 1977, Mustafa Kemal dit Atatürk proclame la République de Turquie, un pays brinquebalé depuis des décennies. Avril 1915 il est dans l’armée à Salonique, il s’est engagé jeune. C’est la Grande Guerre et le colonel Mustafa Kemal remporte une victoire. Il devient Pacha. L’armée est pour lui l’essence du peuple turc. Armistice avec les Alliés en 1918. L’empire ottoman est vaincu. Kemal quitte Istanbul. Le grand Vizir se méfie de lui mais il s’est échappé. Kemal est général et a un projet politique. Un soulèvement à lieu contre une occupation du pays. Il est en Anatolie et démissionne de l’armée. En 1919 l’armée se rallie à lui. Pacha veut une assemblée nationale et un gouvernement. Mais sa révolution est la cible du pouvoir en place aidé par les Kurdes. Kemal gagne du terrain, élu député mais reste à Ankara qui va devenir la nouvelle capitale. Il négocie avec les religieux. La laïcité doit être totale sans connotations liées à des pratiques vouées aux superstitions ou sectes. Mais il y a un risque face aux prétentions des Alliés qui ont battu la Turquie qui était aux côtés de l’Allemagne. Vague d’arrestations et une fatwa de mort est lancée contre Kemal.
Rien ne va être simple, ni facile. Alliés, Grand Vizir, massacres des deux côtés, les Grecs qui arrivent, en 1920, les Soviétiques, Mustafa Kemal aura réussi à affronter des puissances qui le dépassent. Il accomplira pourtant son destin en créant une Turquie moderne, totalement laïque et indépendante, renvoyant dans les cordes la diplomatie occidentale. Mustafa Kemal Atatürk doit se retourner dans sa tombe.
Articles similaires