Avec par exemple la Lune en 69 ou la Navette, les satellites, on a un peu perdu de vue ce qu’ont été les grandes expéditions de la fin du XIXe siècle, quelles soient terrestres, africaines, maritimes ou vers les Pôles. Avec Captif des Glaces on renoue avec l’humain au sens le plus strict du terme, des équipages, des chercheurs, des passionnés qui vont au bout de leur destin face à une nature implacable. L’Expédition Jeannette en est un des exemples célèbres où tout semblait prévu sauf que les cartes n’étaient pas justes mais comme l’Arctique devenait stratégique USA en tête la course vers le Pôle et ses richesses était devenu une priorité. Clément Baloup (Dans l’ombre de Don Giovanni) et Hugo Stephan ont raconté avec talent, authenticité du trait, des ambiances ce qui aurait pu être un roman mais est en fait le récit exact d’une réalité qui force l’admiration.
Déjà en 330 avant JC, Pythéas avait flirté avec les glaces et découvert l’Islande, touché les glaces et avait failli être bloqué. A New York en 1873 on ramène l’équipage du Polaris perdue depuis deux ans sur l’Arctique. Sur le quai le richissime patron de presse Bennett Junior parle avec Melville qui lui raconte leur odyssée tragique. Bennett a financé la recherche de Stanley pour retrouver Linvingstone. Trois ans plus tard le Pôle revient sur la table mais quel en sera le prix. En Allemagne, Petermann a fait des cartes remarquables que vient voir Bennett. Il émet des hypothèses de courant chaud, le Kuroshio, d’un bassin polaire en mer libre. Bennett achète un navire, le fait préparer. De Long, Melville, 1879, on passera par le détroit de Béring.
Et c’est là, on va le voir que le bât va blesser. L’aventure sera dramatique, meurtrière, courageuse aussi car on essayera de ramener tout le monde à la maison. Mais laissons aux pages de cet album très bien conçu et passionnant, émouvant de dévoiler la vérité. On peut en dire que l’être humain a une capacité exceptionnelle à se dépasser. Ce qui est toujours le cas même si la technologie n’en finit par d’évoluer, l’homme est la clé indispensable.
Captif des glaces, Steinkis, 22 €
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