Un scénario signé par Noël Simsolo, un dessin d’Olivier Balez, un feuilleton politique à la fin du XIXe siècle, Beauté Noire et le groupe Prospero est un savoureux mélange qui sait manier action et idées fortes. Zola, Clemenceau sont dans le collimateur de ceux qui veulent à tout prix que Dreyfus soit coupable. Mort aux Juifs, aux Noirs si besoin, la tentation extrémiste plane sur la France mais un groupe secret agit dans l’ombre et rend coup pour coup. Du Simsolo pur et dur vraiment bien servi par Balez au trait toujours aussi réaliste et clair.
Dans un château de Bavière une tablée de fascistes notoires emploie comme des esclaves des jeunes femmes noires dont Lou. En fait, elles sont infiltrées pour aider Anne du groupe Prospero à voler des documents qui prouvent qu’ils veulent tuer Theodor Herzl, fondateur d’une organisation sioniste. Anne et Lou réussissent à s’échapper avec les preuves et rejoignent leurs amis qui ont un cirque. Wolf qui travaillait pour les extrémistes change de camp. Wolf dévoile que l’un des chefs de cette organisation est un certain Rimaud. C’est lui qui pendant la Commune a fait fusiller les parents de Lou qui raconte comment ses parents lui ont communiqué leur passion de la liberté. Elle a aussi perdu son mari journaliste assassiné parce qu’il savait que le diplomate Touque trahissait la France. Au moment où Touque a voulu à son tour tuer Lou c’est Anne qui est venue à son secours.
Des personnages assez charismatiques, un fond historique qui montre le J’accuse de Zola mis en page par Clemenceau, un mercenaire Wolf qui a un bon fond, des déguisements à la Lupin, des méchants à tête rasée, on en a pour son plaisir sans complications inutiles mais qui portent quand même à réflexion sur racisme et antisémitisme. Ce qui est de nos jours n’est pas un luxe. Des débuts efficaces avec des dialogues qui s’adaptent au style feuilleton, une Beauté Noire qui va se décliner en deux tomes. Retrouver Olivier Balez après son Infinity 8 très réussi est aussi une joie.
Beauté Noire & le Groupe Prospero, Tome 1, Les Chasseurs de haine, Glénat, 15 €
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