Une descente aux enfers en apnée dont pourtant, à force de volonté, de courage, une jeune femme va se sortir. La drogue, l’absence d’un père mort jeune dans des circonstances dramatiques, l’histoire de Joana a été scénarisée, racontée par Sylvie Gaillard et dessinée par Fanny Montgermont. Joana est la fille de Daniel Balavoine, ce qui n’est pas non plus sans conséquences sur le poids émotionnel porté sur des épaules fragilisées. Un combat qui n’ira pas sans quelques défaites avant d’en arriver à une victoire qui reste fragile. Il faut parler de la drogue que l’on banalise, de ses pouvoirs mortels, à jamais destructeurs. Joana l’a fait avec Sylvie Gaillard. Une leçon à méditer, indispensable, vitale.
Une ligne de coke au réveil, ça réveille Joana. Qui largue son amant du jour et rejoint une mère pas très concernée par ce que vit sa fille qui pourtant l’aime mais ne sait pas le lui dire. Joana a son ami Mikaël et suit des cours de chant avec Thomas qu’elle annule souvent. Elle fait aussi partie d’un groupe et continue à se droguer régulièrement. Elle avait réussit à faire décrocher un de ses amis Marc qui est horrifié par son état. On lui présente Émilie qu’elle va voir sur scène. Émilie lui avoue qu’elle la trouble. Thomas demande à Joana si elle se drogue auquel cas il ne serait plus son professeur. Elle nie et entame une liaison avec Émilie.
La tension au fil des pages est palpable, rien n’est gratuit, ni simple dans cette lente déchéance physique, intellectuelle. Des hauts, des bas, des moments extrêmement durs, de l’espoir et de la tristesse, Joana est bourrée de poison. Mais elle en parle et c’est ce qui va la sauver. On la suit pas à pas, avec tendresse, si fragile et déterminé dans un sens comme dans l’autre. Le dessin de Fanny Montgermont ne joue pas la carte de la dramatisation à outrance, restitue le réel. La narration est parfaite. Joana Balavoine a eu raison de parler, du pire et du meilleur, et d’accepter que cette BD se fasse. Pour tous les gamins qui tombent dans le piège de la drogue et en meurent.
Les Lions endormis, Grand Angle, 18,90 €
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