Chez Rue de Sèvres, on sait, à merveille, ce que Jeunesse veut dire que ce soit en littérature ou en BD. En adaptant le Lettres d’amour de 0 à 10 écrit par Susie Morgenstern, Thomas Baas signe son premier album. De belle manière, avec beaucoup de poésie, d’émotion et de tendresse. Un petit garçon qui vit, un peu reclus, avec sa grand-mère découvre grâce à une petite copine de classe non seulement de l’affection mais aussi la vérité sur ses parents. Ernest et le bonheur vont-ils pouvoir désormais marcher de concert ?
La grand-mère d’Ernest, Précieuse, passe son temps à essayer de déchiffrer la lettre que son père lui avait envoyé de la guerre. Impossible. Elle élève Ernest qui a perdu sa maman et dont le papa a disparu. C’est Germaine, la gouvernante, qui régit ce petit monde. On est dans les années soixante. Ernest va à l’école, rentre chez lui, n’a pas de copains ni la télé qui commence à se découvrit. Un beau jour débarque dans sa classe la gentille et pétillante Victoire de Montardent. Coup de foudre pour Ernest, Victoire ne va plus le lâcher, le bombarde de questions. Auxquelles il ne répond pas. Victoire a treize frères. Dan, l’ainé, gère comme il peut avec ses parents. Victoire emmène Ernest chez elle. Qui est complètement abasourdi par l’ambiance mouvementée et chaleureuse de la famille. Il faut bien qu’il avoue que, lui, il n’a pas de parents.
Ernest vouvoie sa grand-mère, ce qui à l’époque (je témoigne) est fréquent. C’est un petit garçon malheureux qui va tout faire pour rendre le sourire à sa mamy. Qui enfin parlera. Mais Ernest n’est pas au bout de ses surprises (suspense en prime) sous le regard amoureux de Victoire qui a décidé qu’il l’épouserait. Une histoire tout en finesse, en sentiments purs, simples, un frais retour à la vie d’Ernest pour qui tout commence. Bien sûr, il fallait que tout ceci se finisse bien. C’est le cas mais on se prend d’affection pour le trio. Ernest, petit garçon sage et Victoire la débrouillarde sans oublier Précieuse la sage. Tout une époque aussi cette aventure où la camaraderie, l’amitié entre enfants était importante, sans chichis ni influences extérieures nocives. De très bons débuts graphiques et éditoriaux pour Thomas Baas. Tout public. Un album qui fait du bien.
Lettres d’amour de 0 à 10, Rue de Sèvres, 14 €
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