La fin d’une trilogie dont on n’a pu résister à l’envie de parler même en cette période de confinement qui exclu sa sortie pour l’instant. Mais rien ne vous empêche de noter le titre pour vous jeter chez votre libraire favori dès que ce sera possible. La Nuit de l’Horus Rouge clôt le cycle des aventures de Victor Billetdoux et de son ami Charles Hippolyte-Constant signé par Pierre Wininger. La série a paru aux débuts des années 80 chez Glénat et ce sont Les Aventuriers de l’Étrange qui lui redonne vie dans une belle livrée refaite de neuf. Refonte des couleurs par Anna J. Benczédi, une préface de Jean Léturgie ami de l’auteur dont il a été scénariste, une nouvelle maquette avec un lettrage revu, une nouvelle couverture, une bibliographie de Wininger et sa biographie, un album qui mérite en tout point qu’on le redécouvre. Le trait de Wininger est bourré de talent, d’originalité. Dommage qu’il ait lâché la BD peu à peu.
1910, Paris est envahie par les eaux. Et dans la Seine on repêche six cadavres. Victor Billetdoux et Charles Hippolyte-Constant sont sur l’affaire et découvrent qu’il pourrait s’agir de meurtres rituels. Les corps sont volés en pleine nuit. Les deux détectives sont en planque et découvrent le sinistre Astrol à la manœuvre. C’est lui qui a fait tuer ces hommes car ils sont à la solde de son ennemi mortel, le très inquiétant professeur Senett. Il faut que Billetdoux et son ami réussissent à savoir où se cachent les deux criminels qui se battent pour dominer le monde. Ils vont recevoir une aide inattendue.
On fera inévitablement le rapprochement avec Tardi et Adèle qui débute en 1976. On pense aussi aux ambiances de Jacobs mais Wininger se détache de ces possibles influences. Un feuilleton qui tourne au fantastique, voire au drame apocalyptique, deux héros qui auraient pu avoir un brillant avenir, il faudra se contenter des trois albums dont les deux derniers couvrent une même affaire. Une suite aurait été possible mais non. Le trait de Wininger est précis, fin avec une présence forte qui fait vivre les scènes, impose l’action. Côté scénario c’est un peu moins efficace. Peu importe. Le plaisir est là. Total. Sortie prévue le 15 mai.
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