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Dali, un iconoclaste génial

Salvador Dali, une vision artistique hors normes du XXe siècle, un gai luron iconoclaste, un génie qui a su à la fois créer, se démarquer, inventer, ruer dans les brancards et cependant être attachant, séduire. Un feu d’artifice Dali et son centre du monde dans la gare de Perpignan, que le duo Julie Birmant et Clément Oubrerie ajoutent en toute liberté à leur Pablo, à Isadora Duncan. On va donc découvrir la jeunesse trépidante de ce Salvador de Dali qui, et il avait raison, a dit « Il y a toujours un moment dans leur vie où les gens s’aperçoivent qu’ils m’adorent. » Comment ne pas l’aimer ce trublion. Textes et dessins affinés, peaufinés, quand on lit Dali, un tome 1 Avant Gala, on embarque pour un univers trépidant, qui crépite sans un instant de répit, une découverte aussi de la grande richesse de l’œuvre et de l’homme parfois limité à une publicité devenue virale pour un chocolat. Dali mérite beaucoup mieux, la preuve.

Il lui flanquerait bien des baffes à Dali, Picasso, à qui son ami Eluard lui confie que sa Gala de femme est désormais très proche de Salvador. Un chat à longues moustaches sous la plume de Pablo, un danger public qui aveugle par les compliments ce qu’il veut conquérir. Gala n’a pas peur et la matou Dali va lui faire un long brin de conduite, raconter sa vie, revenir aux sources, à sa jeunesse où il se prend pour une sauterelle (qui le hante) en se jetant du haut de l’escalier de son école. Un grand garçon dégingandé, le roi du monde, qui invente le contre-sous-marin, il est en plein âge de pierre, celles qu’il a collées sur un tableau chez lui. Son père craque et l’envoie à Madrid passer le concours des Beaux-Arts. 1920, Dali s’impose par son originalité à l’épreuve de dessin du concours. Une histoire de taille, Dali persiste et son talent fait boum. Ses copains sont trop jeunes, ses amis sont centenaires dont un certain Velasquez au Prado qui porte moustache. Un signe du destin ? Il va lui en parler d’art au maître.

Tout commence. Bunuel, Lorca, Dali est un être insignifiant qui devient en un instant magique et fascinant. Tout est presque dit pour cet homme qui a la trouille du sexe. Vive la phasme, le papillon sort du cocon, épilées ou poilues que choisir, voici la bonne question. Un anarchiste Dali, non, mais dont le tableau préféré est Le jardin des délices de Bosch. Pour moi aussi. Ça tombait bien et rapproche. Dans cet album dont Clément Oubrerie a affirmé le dessin, on sent une évolution ou un choix dans le trait, est un bonheur dont Julie Birmant a posé les notes qui compose une musique poétique, légère un soupçon déjanté. Un hommage. Mais c’est Dali. A nous deux Paris si les mantes religieuses ne le croque pas. Bonjour Gala.

Dali, Tome 1, Avant Gala, Dargaud, 19 €

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