Parler de politique ces jours-ci a un côté déplacé. Les politiciens eux-mêmes, pas tous heureusement, pas nombreux, ont montré que leur dignité avait des limites et que c’était souvent leur avenir qui comptait plus que celui de leurs concitoyens. Pas nouveau. Pourtant ce serait dommage de ne pas se pencher avec intérêt sur l’excellent recueil de dessins de Presse d’Aurel, La droite complexée, que Renaud Dély, son complice des édifiantes aventures de Sarkozy ou Hollande, présente. Aurel a ouvert des chapitres et tous, sans distinction, femmes ou hommes politiques ont droit à leur flèche.
La gauche est-elle encore la gauche ? Bonne question et on remercie Aurel de l’avoir posée. Les patrons encensent Valls, adorent Macron qui remet les autobus en vedette et autorise le travail le dimanche.Quand Valls sera président, Macron sera son premier ministre. On parie ? Quand ? Faut voir. Bon, d’accord, il reste bien un ou deux socialistes à la Montebourg, à la Cécile Duflot qui intervient dans l’ouvrage par un point de vue décalé. Reste que si on les oublie c’est que leur message est flou ou dépassé. Donc la gauche c’est la droite. Enfin disons que la gauche fait une politique de droite, ce qui l’enquiquine bien la droite. A droite toute et on n’en parle plus. Allez, bye bye la gauche. Toutes les bonnes choses ont une fin. A condition que les extrêmes de gauche, en chute libre, ou de droite, en phase ascensionnelle, n’en profitent pas.
Aux éditos qui scandent les dessins du dessinateur montpelliérain parus dans Le Monde ou Le Canard enchainé, on trouve Clémentine Autain du Front de gauche, sur son nuage. Valérie Pécresse est de la partie aussi qui s’insurge contre l’abandon du latin. On est avec elle après huit ans de la langue de César et de Cicéron. Mais est-ce vital aujourd’hui le latin ? On a aimé le texte de Denis Sieffert de Politis sur Sarkozy qui devient de plus en plus une caricature de lui-même, pain béni pour Aurel. C’est tout l’album qu’on a savouré en fait en décortiquant chaque dessin, en riant ou en s’alertant car le dessin de Presse n’existe pas que pour faire sourire, on le sait, Charlie l’avait tristement rappelé. La droite complexée sort à un moment où les politiques se doivent d’être forts, dignes, en première ligne d’une nation frappée au cœur mais courageuse qui ne cédera pas face à la lâcheté du terrorisme, l’obscurantisme et le fanatisme religieux. On attend avec impatience les dessins qu’Aurel ne manquera pas de faire avec talent sur le sujet.