On dira que sa vie a été un roman et que pourtant elle a vécu tout ce que Virginie Augustin, exquise dessinatrice qui a fait évoluer sont trait pour l’occasion, et le très regretté Hubert racontent dans Joe la Pirate. Rien que le titre plante le décor. Joe c’était Marion Barbara Carstairs et le pirate c’était bien elle, ou lui comme on veut. Car Marion changera de prénom pour finalement prendre celui qui lui conviendra le mieux, masculin, aussi bien pour sa façon de vivre que pour ses penchants amoureux. Elle séduira des femmes comme un homme, avec tendresse, passion, humour et une incontournable joie de vivre, soif de justice et courage sur tous les plans. Joe a vécu comme une vraie tornade à laquelle les auteurs rendent un hommage romanesque qui se dévore, se déguste car Joe a de l’humour comme aussi le poing facile, la générosité chevillée au cœur. Dietrich, Garbo et bien d’autres succomberont à ses charmes. Une tornade excentrique mais fidèle à ses amis. Il aurait été dommage de ne pas la rencontrer car elle vaut le détour Joe.
Elle est née avec le siècle le XXe et va le dévorer à pleines dents. A 8 ans Marion fume avec plaisir les Havane de son père. Sa mère n’aime pas Marion qui se sent déjà « queer » différente sur bien des plans. Marion décide après une chute de dromadaire (cela ne s’invente pas) à 5 ans que désormais elle sera Tuffy, sera sa propre création. On l’expédie aux USA en 1911 chez sa grand-mère. Il faut dire qu’il y a beaucoup d’argent dans la famille. Le pétrole ça aide. Tuffy part en pension ce qui est une joie pour elle, découvre qu’elle aime les filles, tombe amoureuse et voudrait que sa mère devenue droguée l’oublie. Mais non il faut rentrer en Angleterre rencontrer un nouveau beau-père qui lui apprend à conduire. On est en guerre en 1915, Tuffy veut s’engager. Sa richissime grand-mère va l’aider. Direction le front conductrice d’ambulances pour la Croix Rouge américaine. Au passage, elle a une relation passionnée avec Dolly, nièce d’Oscar Wilde.
Elle sera non pas un garçon manqué mais un garçon réussi. Elle disait qu’elle n’avait jamais voulu être une homme mais que les jouer était beaucoup plus amusant. Elle fonde une compagnie de taxis avec que des femmes au volant. Succès assuré à Londres dans la gentry. Elle devient une folle de voile, de bateaux de course, achète une île aux Bahamas où elle crée sa propre république et adopte son meilleur ami, confident, son double, Wadley. Une poupée. Une frénésie de chaque instant, Joe Tuffy explose et séduit, sourit à la vie qui le lui rend bien. Un bonheur de la découvrir et on ne peut que remercier les auteurs de cette biographie fidèle à l’esprit de Tuffy.
Joe la pirate, La vie rêvée de Marion Barbara Carstairs, Glénat, 23 €
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