Il aime la musique Wolfgang, enfin Wolferl, son surnom. Il ne vit que pour elle. Il est investi par les notes, les portées, les mélodies, les symphonies et on en passe. Mais c’est un enfant, certes génial, qui a gardé sa spontanéité, sa franchise et son humour. D’où ces aventures au quotidien, en strip ou planches gags, du Petit Mozart qui s’adressent à tous, jeunes ou moins jeunes et dirigées par la baguette judicieuse du chef William Augel. On sourit et on l’aime bien ce gamin déluré à perruque que les adultes embêtent mais sa revanche sera terriblement musicale, imparable. Une jolie découverte ce Petit Mozart.
Des portées il en trace partout, sur les robes des dames, sur les murs. Comme Einstein les équations. Les filles jouent à la marelle, lui il dessine des notes. Il est malin et joue les yeux bandés, le bout de choux, pour mieux captiver son public. Un pro dès l’enfance le Wolferl. Il est prêt à tout devant un piano. Une obsession et des tonnes de petites musiques de nuit et de jour. Il aimerait aussi que les poupées de sa sœur l’acclament. On n’a pas encore conscience du prodige. Il est franc du collier et n’est pas un virtuose dans toutes les disciplines. Philosophe aussi. Les grillons auraient-ils inspiré l’inventeur du violon ? Pas idiot. Miracle de Dieu ou sorcier, il s’interroge sur lui-même.
William Augel qui a beaucoup publié chez Jarjille, maison d’édition bourrée d’idées, donne à son Petit Mozart un relief sympathique, sans prétention, en mélangeant talent précoce et enfantillages. On est toujours pris entre les deux options ou confronté à un subtil saupoudrage. Il pose des question embarrassantes et tire des conclusions logiques. On n’est pas avec ce Petit Mozart dans une simple BD d’humour mais dans un répertoire plus affiné qu’il n’y parait. C’est drôle, tendre, intelligent aussi donc à lire. Un dessin qui rappelle parfois celui de Marcel Jeanjean.
Le Petit Mozart, La Boîte à bulles, 13 €
Articles similaires