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Comment faire fortune en Juin 40, de l’Or pour les braves

Ils forment un duo d’exception. Fabien Nury et Xavier Dorison sont des scénaristes qui ont réécrit, c’est le cas de la dire, la plupart des codes du scénario en BD. En s’embarquant dans Comment faire fortune en juin 40, ils signent une histoire truculente, très cinématographique ce qui n’étonnera personne. En y regardant bien Un Taxi pour Tobrouk ou de L’Or pour les braves ont laissé des traces plus ou moins conscientes dans cette balade sans retour pour une poignée d’opportunistes avides de métal jaune. Laurent Astier accompagne avec beaucoup d’efficacité ce voyage sans retour qui ne dédaigne pas l’humour.

En juin 40 la France a perdu la guerre mais a mis son or en sécurité. Enfin presque toute son or car il y a des insouciants à la Banque de France. On en a oublié deux tonnes dans un coffre. Et il faut les rapatrier vers Bordeaux vite fait avant que les Frisés s’installent à Paris. Mais deux tonnes d’or ça fait des envieux. Un des convoyeurs ripou, une spécialiste en explosifs, un Allemand réfugié en France, un truand corse sympathique et un ex-boxeur sur le retour décident de jouer le coup du braquage en rase campagne. Un joli fourgon blindé charge les lingots et, suivi par le commando de malfaisants, prend la route de l’exode pour le moins encombrée en ce mois de juin. Ils vont en voir de toutes les couleurs. Les Allemands ont eu vent du transfert et la fameuse Cinquième colonne va sévir. L’armée française, ce qui en reste, ne va pas les aider sans oublier les bombes que les Stukas vont leur larguer sur la tête. Il y aura de la bavure.

Nury et Dorison ont travaillé ensemble sur une adaptation d’un roman de Siniac. Ils en ont fait un polar d’aventures à grand spectacle sur bases historiques mais en romançant quand nécessaire pour dynamiser l’action. Leurs héros ont des tronches, de l’humour, dans la tradition du cinéma des années cinquante ou même de Tarantino. Faut pas chercher à trop comprendre mais à apprécier rythme et dialogues. On est dans Les Morfalous. Une épopée avec des méchants, des gentils, des personnages bien reconnaissables façonnés par le dessin d’Astier. Allez, ne surtout pas bouder le plaisir de cette bonne série B au sens positif du terme.

Comment faire fortune en Juin 40, Casterman, 18,95 €

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