Arthur, la Table ronde on connait mais avec Le Chevalier au dragon on découvre la face cachée de l’une des plus mythiques épopées existantes, celle d’Arthur et Camelot. Sauf qu’il a fallu un travail d’enquête minutieux d’Emanuele Arioli pour reconstituer le roman médiéval disparu qui fait vivre Sivar, le chevalier dans l’environnement d’Arthur mais entouré de magie, de sorcières et de fées. L’histoire déjà en elle même est passionnante. Que dire alors du dessin de Emiliano Tanzillo d’une rare beauté fougueuse, la couverture est à elle seule un vrai appel à la lecture de cet album digne des grands noms du genre de Marini à Rosinski. Une référence.

Britannia Ve siècle, Arthur est couronné Excalibur en main. Mais tous ne sont pas satisfaits et s’exilent, quittant le royaume de Logres. Sur l’Île Non-Sachante le jeune Sivar est la tête de Turc des autres ados. Seule la jolie Dana s’intéresse à lui, garçon sensible. En grandissant Sivar apprend que sa mère était une sorcière, que son père n’est pas le bon. Dana est amoureuse de lui. Mais Sivar s’esquive. Il demande des comptes à son père adoptif qui lui confie un collier cadeau de sa mère. Une pierre de feu qui lui vient de Merlin qui a demandé de cacher Sivar. Si il veut de l’aide il peut aller voir la sorcière de la montagne de feu. Groa, c’est son nom lui apprend que sa mère était la sorcière Lilith, une Seidkona comme elle. Il va donc avoir une leçon Sivar sur son avenir et elle va le révéler aux autres sorcières. Au passage elle lui offre un cheval tandis que dans son château Morgane a besoin de Sivar pour renverser Arthur qui l’a bannie. Quand Sivar revient au village c’est pour découvrir un massacre et récupérer l’épée qui lui permettra de se venger.

On se doute bien que Sivar ne va pas faire dans la dentelle mais il y a en arrière plan la Table Ronde et une fée sympa, Nimue. Quant à Merlin il est aussi de la fête comme aussi au château d’Arthur, Didan, personnage important du récit. Tournois, maléfices et le chevalier au Dragon sera face aux esprits de l’autre monde. Une saga très mouvementée, colorée, bien construite qui va raccrocher les wagons avec Arthur revisité. Un destin qu’il va affronter, une chanson de geste très médiévale mais sans surcharges. Du charme et de l’action, un dragon qui interroge, une adaptation très réussie. Un dessin qui marque.

Le Chevalier au Dragon, Dargaud, 19,99 €