Il veut aller en Europe, quitter ce Maroc où, à ses yeux, l’art n’intéresse personne. Il va vivre une aventure dure, sans joie et sans espoir si ce n’est celui d’aller, un jour, au bout de ses rêves. Dans Amazigh, Cédric Liano raconte l’histoire authentique de Mohamed Arejdal, immigrant clandestin.
Mohamed est un clandestin marocain, de ceux qui pour une somme énorme donnée à un passeur embarque sur des bateaux pourris. Il arrive par miracle aux Canaries avec son copain Boufouss mais la police espagnole les arrête. Commence alors la détention, la prison et le risque pour Mohamed de se faire passer pour mineur. Si on le croit il ne sera pas expulsé. Il rencontrera des gens biens. Peu. Il s’évade et se fait reprendre. Désormais on sait qu’il est majeur et doit donc être expulsé vers le Maroc. Il lui faut attendre dans un immense lieu de rassemblement des expulsés où Noirs et Arabes ont édictés des règles de vie intransigeantes et s’affrontent. Quand Mohamed rentre au Maroc il découvre que dans son pays on peut aussi étudier l’art.
C’est un album bourré d’émotion qui s’appuie pourtant sur un constat, celui de l’immigration clandestine, espoir pour les uns, trafic pour les autres, plaie pour d’autres encore. Amazigh, homme libre en berbère, est un témoignage, pas un jugement. C’est aussi une démarche artistique de Mohamed Aredjal, un combat de volonté. Il finira par venir en Europe mais comme auteur cette fois. Qui a la solution ?
Amazigh, Itinéraire d’hommes libres, Steinkis Groupe, 18 €
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