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Madones et putains, trois saintes femmes

Trois saintes, trois femmes, l’Italie de l’après-guerre, celle de De Sica, Rossellini, Visconti, la maffia qui revient en force, Nine Antico a signé un album assez déroutant. Madones et putains racontent des destin de femmes, Agata avec arrière fond fantastique, Lucia tondue pour une collaboration horizontale dont elle est innocente et Rosalia témoin à charge d’une maffia familiale. Alors saintes ou pécheresses, Nine Antico (Il était 2 fois Arthur) se fait un malin plaisir de semer le doute tout en prenant fait et cause. Un trait noir, ce qui dans cet environnement de deuil presque permanent, typiquement à l’italienne appuie le propos. Sauf qu’on ne sait pas vraiment ce que ces trois portraits de saintes femmes veulent prouver.

Agata est planqué par son riche père. Sa mère qui le trompait a été tuée par son amant. Elle est dans un sanatorium près du Stromboli. Agata prie sa sainte, Agata dont elle est très proche. Et qu’on mis dans un bordel pour la punir. En rentrant chez elle elle aura si l’on peut dire la surprise de sa vie. Lucia à la Libération avec les Américains la ville est confrontée à la prostitution. Un soldat allemand déserteur qu’elle découvre fait sauter une grenade et au passage tue la fille d’un parrain local. Lucia est désignée comme maîtresse du soldat ce qui est faux. Elle est tondue alors que la maffia avec Lucinao reprend de l’influence. Et elle va voir des nains partout Lucia. Enfin Rosalia et les grands chantiers de Mussolini à la fin de la guerre, mais cette fois c’est une jeune femme qui a balancé des maffieux pour venger la mort de son père et de son frère.

On ne fait pas dans le joyeux. Sexualité, des femmes qui veulent aussi s’imposer, Nine Antico propose sa vision et son décryptage de cette société italienne où la femme peut être diabolique ou flamboyante mais aussi caricaturale comme l’a été Gina Lollobrigida récemment disparue à la une des comédies de cette époque. Ambiguïté totale et une recherche qui semble assez ethnographique et graphique aussi, un album brillant, oui visuellement, mais qui part dans tous les sens.

Madones et putains, Aire Libre – Dupuis, 23,50 €

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