Une sacrée surprise quand on est SDF de se retrouver propriétaire d’une maison mais aussi responsable d’un gentil garçon, trisomique, qui se prend pour Gagarine le cosmonaute. À coucher dehors est une balade émouvante et très humaine dans un monde sans pitié où pourtant il faut tenter de survivre. Aurélien Ducoudray (Amère Russie) au scénario et AnLor au dessin ont mis en scène cette étonnante aventure qui touche et séduit.
Ils vivent sous les ponts Amédée, Prie-Dieu et Merguez jusqu’au jour où on les vire. Mais au denier moment un notaire apprend à Amédée qu’il est propriétaire. Il est l’héritier d’une vieille tata qui lui a jouté un cadeau surprise. Elle avait un fils Nicolas, trisomique, dont Amédée doit s’occuper si il veut la baraque. Et Nicolas son héros c’est Gagarine dont il connait vie et répliques par cœur, scaphandre compris. Nicolas sait tout de la vie et comprend que sa mère est morte. Il y a un grand arbre généalogique dans la maison que découvre le trio des ex-SDF qui accepte le marché séduit par la gentillesse de Nicolas. Mais cela ne va pas être de la tarte tous les jours l’éducation de Nicolas qui ne rêve que de voyage dans les étoiles.
Il y aura une suite à ce À coucher dehors et on l’attendra avec impatience. Le ton est savoureux, les dialogues montent en puissance mais on se doute que le bonheur est au bout du chemin. Nicolas a toute la bonhomie et la douceur des êtres simples, passionnés loin des considérations sans intérêts du quotidien. Et le trio de réprouvés de la vie a aussi du caractère et du tact. Le dessin d’AnLor est parfait. On avait aimé Les innocents coupables qu’elle a aussi dessinée.
À coucher dehors, T1, Grand Angle, 13,90 €
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