Qui dit albums BD, dit libraires. Et Animal Lecteur leur rend en quelque sorte hommage en les confrontant, au jour le jour, à cette faune bizarre qui n’a pour seul objectif que d’amasser de beaux albums. Dans C’était mieux avant, titre de ce cinquième tome, on découvre comment notre libraire favori en est arrivé là et on y respire une bonne dose de nostalgie pour une époque que les moins de quarante ans n’ont pas connue.
Un libraire doit être un monument inébranlable, un modèle de savoir, de courtoisie à côté duquel un diplomate aguerri fait figure de rebelle et de trublion. Le lecteur ou lectrice est roi. Ou reine. Le lecteur est un ogre affamé, un caractériel mégalomane à tendance paranoïaque. Le libraire doit garder son calme en toute circonstance. C’est vrai, on en connaît. Le lecteur est roi parce que, sans lui, le libraire est mort, voire pire, inutile. Mais le libraire peut-il être objectif, un modèle de savoir face à la surproduction, les livraisons à répétition qui encombrent sa petite échoppe, les voraces grandes surfaces ?
Notre libraire, celui d’Animal Lecteur est tombé petit dans la BD. Un vieux patron d’un dépôt de presse va initier le garçonnet et lui passera virus et librairie. Notre libraire se consacrera bientôt exclusivement à la BD. Un destin et une fin. La vie au quotidien d’un libraire est un vrai sacerdoce.
Devenu un incontournable du journal Spirou, Animal Lecteur de Sergio Salma et Libon ne se comprend bien que si la BD est une religion. Une série drôle mais qui reste toutefois limitée aux initiés.
Animal Lecteur, Tome 5, C’était mieux avant ! Dupuis, 14,50 €
Articles similaires