Il y a eu aussi semble-t-il « des difficultés au niveau des auteurs maltraités par l’organisation, de la cérémonie de remise des prix et, en général, des regrets sur l’opacité des prix, de la sélection des albums en course ». D’où d’après le communiqué des éditeurs un besoin urgent d’une « refonte radicale. Le festival doit être repensé en profondeur, dans sa structure, sa gouvernance, sa stratégie, son projet, ses ambitions ». La baisse de la fréquentation est une autres des préoccupations encore qu’elle puisse avoir été générée cette année par la crainte de nouveaux attentats après ceux de Paris en novembre.
Histoire d’image certes, d’intérêts aussi. Angoulême coûte cher aux éditeurs qui y ont crée un vrai marché pour les droits des BD. Alors comme le dit Guy Delcourt dans une interview accordée au Monde.fr « il faut faire table rase de ce qui existe aujourd’hui. Et si besoin les éditeurs envisageront un temps fort de la BD ailleurs en France ». Artémisia est venu dans la foulée en rajouter une couche avec son propre communiquée dans la foulée de celui des éditeurs : « Artémisia salue le courage du Syndicat National de l’Édition (SNE) et du Syndicat des éditeurs Alternatif (SEA), des 41 éditeurs et éditrices associé-es qui dénoncent l’incurie répétée du festival de la BD d’Angoulême. Depuis 10 ans, Artémisia critique le très faible taux de femmes présentes dans le jury et le très faible taux de femmes nominées et nommées. L’édition 2016 est en ce sens une manifestation insupportable de ce sexisme qu’il est grand temps de dépasser. Pour Artémisia, la culture est un outil d’émancipation et restaurer l’image du FIBD passe par une véritable remise à plat de son fonctionnement, de son financement et de sa gouvernance et par une démarche de promotion culturelle à la hauteur des enjeux que représente ce festival en France, mais aussi dans tous les pays où il rayonne. Il en va de la légitimité et de la crédibilité de cet évènement. Nous approuvons l’appel à la médiation et proposons d’en faire partie. »
Alors où va Angoulême ? Pas certain que le public s’en soucie vraiment. Le festival d’Angoulême c’est grosso modo trois jours dans l’année, une couverture médiatique en baisse et des prix de plus en plus élitistes qui ne touchent pas vraiment les lecteurs. Reste cependant la manifestation, la rencontre d’exception des auteurs avec leur public (hors chasseurs de dédicaces de plus en plus nombreux), un plateau comme on dit incroyable qu’aucun autre festival, de Saint-Malo au Salon du Livre, ne peut égaler.
Monter un contre-festival ne sera pas simple. D’où à priori le besoin de refondre Angoulême une fois de plus. Ou envisager que la formule a fait son temps et passer à autre chose. Envisager l’aide d’un médiateur nommé par l’état est une utopie. Il ne manquerait plus qu’ils nomment Fleur Pellerin, Aurélie Filipetti est déjà prise par le Festival du cinéma méditerranéen à Montpellier. Ce sont aux éditeurs, à la ville d’Angoulême à faire le point, un appel d’offres pourquoi pas, et donc reprendre la main mais en toute bonne foi sur le festival. Et ça c’est une autre histoire. A suivre. La série n’en est qu’à sa première saison.
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