Et voila, tout chauds, tout beaux, les Fauves 2019 sont lâchés. Le Festival de BD d’Angoulême, rendez-vous incontournable de trois jours consacrés au 9e art en Europe, a décerné ses étoiles dont le Fauve d’or du meilleur album pour lequel 45 titres étaient en lice. Rappelons qu’il n’y a eu pour ce prix une pré-listes de dix titres comme l’an dernier. Carton plein pour Moi, ce que j’aime c’est les montres qui, après le prix ACBD des critiques, obtient le prix du meilleur album. Pour les autres prix, on est heureux de découvrir des titres que l’on n’a pas lu (hormis Ted, un drôle de coco, un bel album c’est vrai et Gustave Doré) et qui feront désormais sûrement un tabac chez les libraires. Pas un manga comme Pline. Des coups de pouces peut-être mais pas un titre grand public, ni d’un éditeur poids-lourd dans le palmarès. Pas de Bravo, de Rochette, Bonhomme, Nury ou autres. Heureusement que Pétrimaux a eu le prix des libraires. Élitisme quand tu nous tiens. Enfin, on constate et cela ne changera rien, mais ça fait du bien de le dire. Pas surpris, un peu déçu. J-L. T.
La cérémonie de remise des prix, en présence du ministre de la Culture Franck Riester, a eu lieu au théâtre d’Angoulême :
Prix du meilleur album, Fauve d’Or, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres par Emil Ferris, éditions Monsieur Toussaint Louverture. Impressionnant succès critique et public en France et aux États-Unis, encensé par des auteurs prestigieux comme Art Spiegelman, cet ouvrage monumental, en forme de journal intime tenue par une jeune fille fascinée par les créatures monstrueuses, est une ode magistrale à la différence et un plaidoyer en faveur du respect de l’Autre. Dixit le FIBD.
Prix Spécial du Jury, Les Rigoles de Bretch Evens, Actes Sud BD.Par une nuit d’été, tout peut arriver. Les corps et les destins s’entremêlent au gré des rencontres et du hasard pour composer une œuvre chorale baignée de couleurs, en hommage à la fête et à la vie. Grand maître de l’aquarelle, Brecht Evens s’est vu décerner le Prix de l’Audace par le Festival d’Angoulême pour son album Les Noceurs, en 2011.
Prix du Patrimoine, Les Travaux d’Hercule de Gustave Doré, éditions 201.
Fauve Polar SNCF, VilleVermine T1 de Julien Lambert, Sarbacane. Rien de tel qu’un décor urbain déglingué pour un bon polar ! A VilleVermine la bien-nommée, le détective Jacques Peuplier, qui enquête sur la disparition de la fille de la reine des bas-fonds, affronte un savant fou et son armée d’hommes-mouches. Mais il pourra compter sur un simple gamin des rues pour trouver le renfort nécessaire…
Prix de la série, Dansker de Halfdan Pisket, Presque lune éditions. Dernier volet de la trilogie que l’artiste danois consacre à l’histoire de son père, qui a fui la Turquie en désertant l’armée avant d’émigrer au Danemark. Un récit sombre et sans concession, taillé à vif dans l’encre noire, sublimé par le dessin symbolique d’un fils qui, en se substituant au « je » paternel, donne à comprendre la violence d’une vie chaotique.
Prix Révélation, Ted drôle de coco par Émilie Gleason, Atrabile. Ted a des jambes interminables, des épaules de déménageur et un corps d’anorexique. Il mène sa vie à cent à l’heure mais ne supporte pas le changement. Normal : ce zigoto à la Mr Bean est un autiste Asperger. Inspiré par le frère de l’autrice, Ted est le héros d’une bande dessinée endiablée qui sensibilise avec beaucoup de peps à la réalité de cette maladie.
Prix de la BD alternative, Expérimentation.
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