Angoulême 2017, suite et fin avec deux prix, le Tournesol et le prix œcuménique

Un dernier petit tour à Angoulême pour signaler deux prix qui valent qu’on s’y arrêtent. Le prix œcuménique de la BD a été attribué à Vincent, un saint au temps des mousquetaires par Jean Dufaux et Martin Jamar (Dargaud). Le prix Tournesol va à Martin Veyron qui a aussi reçu le Fauve Prix Spécial du Jury du 44e Festival pour Ce qu’il faut de terre à l’homme (Dargaud).

VincentAvec Vincent on est sur la vie de l’un des personnages les plus mythiques qui finalement a annoncé en son temps un homme comme l’abbé Pierre pour le XXe siècle. Des hommes de foi, de courage. Au milieu du XVIIe siècle, Monsieur Vincent, prêtre dévoué et futur canonisé devenu Saint Vincent de Paul, exerçait avec passion, humilité et une foi en Dieu à toute épreuve son ministère à Paris. Avant d’aller faire un tour comme aumônier sur les tristement célèbres galères royales. Un album fignolé et ciselé par Dufaux sur un dessin inspiré et en harmonie de Martin Jamar dont on avait particulièrement aimé Les Voleurs d’Empire et Double Masque toujours avec Dufaux.
Pour le 21e prix Tournesol ce sont les écologistes qui l’ont attribué à la BD la plus écolo de l’année. Ce prix francophone (France-Belgique-Suisse) est attribué à un album paru dans l’année, de qualité graphique et narrative incontestable et mettant au premier plan une ou plusieurs des valeurs de l’écologie politique. Cette année, c’est Martin Veyron, ancien Grand prix de la Ville d’Angoulême, qui obtient cette récompense pour son superbe album Ce qu’il faut de terre à l’homme, paru chez Dargaud.

Ce qu'il faut de terre à l'hommeLe jury, présidé par Yannick Jadot, candidat d’EELV à la présidentielle, était paritairement composé de Marie Schaffer, représentant les Verts suisses, Mylène Rigaudie, illustratrice jeunesse, Serge Ewenczyk, éditeur du lauréat 2016, Florian Rubis, critique BD et Brigitte Ricci, élue angoumoisine représentant les EELV-Charente. Le jury a été très justement « sensible à la narration impeccable de Veyron, à son dessin maîtrisé, à sa façon de raconter une histoire emblématique du combat pour la terre, au moment où ce thème revient en force dans l’actualité avec les déplacements dus aux changements climatiques ». Martin Veyron l’a emporté après une âpre lutte, sur deux remarquables albums, également parus chez Dargaud : Grand Est, de Franck Biancarelli et Denis Robert, et le poignant La Légèreté, de Catherine Meurisse.
A noter qu’en mars dernier, avait été décerné le 2° Super Tournesol (attribué seulement tous les 10 ans), pour l’ensemble de son œuvre, à Bernard Cosey, nouveau Grand prix de la Ville d’Angoulême.

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