Deux genres, deux styles, deux héros aux antipodes l’un de l’autre mais qui ont fait plus que marquer l’histoire des 9e art. Avec Capricorne, dont la seconde intégrale sort au Lombard, on est dans un monde fantastique mais réaliste avec des oracles, des cartes du destin, une ville New-York, des aventures qui vont mêler toutes sortes d’adversaires sous la plume d’Andréa. Avec Valhardi (Dupuis), on est dans la BD franco-belge bien typée qui avait fait les beaux jours de Spirou, des trafiquants de fausse monnaie, Interpol, le twist des années soixante, de superbes bolides et un Gégène, second couteau farceur et délirant. Cette fois, c’est bien sûr Jijé après Jerry Spring et avant Tanguy et Laverdure. Dans les deux cas, un vrai bonheur de retrouver ces monstres sacrés dans des intégrales soit en noir et blanc ou en couleurs, accompagnées de bonus.
Pour Capricorne on en est à l’intégrale 2. Un mouvement populiste américain part en guerre contre l’Europe. Un virage dans l’œuvre d’Andréas. Capricorne est arrêté dans Attaque. Des camps, des fascistes nommés le Concept qui veulent rééduquer Capricorne. Un univers concentrationnaire qu’il faut fuir et combattre. Le Dragon bleu ensuite dans lequel le Concept poursuit son œuvre de terreur. Mais la résistance veille. Et se révolte avec une attaque aérienne. Tunnel où Capricorne reprend du poil de la bête et sort ses cartes du destin. On finit le cycle par Le Passage, ce qui permet d’avoir en un seul volume l’une des meilleures aventures de Capricorne. Le noir et blanc sublime le dessin et le découpage d’Andréas. Le cycle du Concept est un repère dans son œuvre. Dossier préface signé par Antoine Maurel. Capricorne est aussi la marque d’une époque mais dont les dangers décrits sont toujours d’actualité.
Capricorne, Intégrale 2, Le Lombard, 29 €
Avec Jerry Spring retour aux classiques et aux fondamentaux. La cinquième intégrale qui rassemble les albums culte de Jijé. Jérôme Dupuis ouvre le bal avec une préface documentée illustrée d’originaux sur 45 pages. Comme il le dit, on a une trilogie yé-yé après Le Secret de Neptune et Rendez-vous sur le Yukon. Des faux-monnayeurs, Valhardi honorable correspondant d’Interpol, une traque bourrée de péripéties avec Gégène en second rôle, il y a un côté très exotique dans le propos et très classique aussi dans la lignée des polars de l’époque. Pour le Yukon le duo traverse l’Atlantique et sauve un pilote accidenté. C’est le début d’une course poursuite canadienne avec la Police Montée en arrière garde. Le Retour de Valhardi donne à Gégène des sueurs froides mais lui permet de conduire un bolide. Un peu le Tucson de Danny. Toujours des voitures de course dans Le Grand Rush style Vaillant. On finit avec Le Duel des idoles dans lequel Gégène se lance dans une carrière de rocker. Des albums très vivants, sans complications inutiles, témoignages de temps passés.
Valhardi, L’intégrale 4, 1956-1958, Dupuis, 35 €
Dans le premier paragraphe, vous dites « qui avait les beaux gourde » (« qui a fait les beaux jours » ?)
Soit un système de reconnaissance vocale s’est planté, soit un correcteur automatique s’est fait plaisir, soit il me manque une référence ?
Corrigé, merci !