Il est professeur d’Histoire de l’Art au Pays Basque, en Espagne. Son domaine de prédilection, l’art et la cruauté, mais là où il excelle c’est dans le meurtre, de préférence gratuit, qu’il signe comme une œuvre. Moi, assassin est un roman qui flirte avec la perfection. Antonio Altarriba est un conteur angoissant car authentique dans son récit très crédible. Son Enrique tueur devient réel sous le crayon de Keko qui ne lâche sur ses noirs et blancs que quelques taches rouges sanglantes.
Il voyage, fait des congrès le professeur Enrique Rodriguez Ramirez, pour parler de la représentation du supplice dans la peinture occidentale. Pas franchement un marrant qui accumule les maîtresses et divorce d’une épouse qui a réécrit Blanche-Neige. A la fac on ne l’aime pas vraiment et sa carrière fait des jaloux. Mais Enrique a une double casquette. Un intellectuel meurtrier, l’un n’allant pas sans l’autre. Il tue, avec plaisir mais en calculant. Un serial killer prudent, Enrique, jusqu’au moment où il se plante. Il est pris au piège. Mais il sait se rattraper aux branches envers et contre tous.
Enrique défend la théorie du meurtre fondateur en particulier dans les religions. Ses meurtres sont inspirés par des techniques picturales. Pas si fou le tueur. On le suit à la trace avec son regard perçant, ses cheveux rasés. Effrayant et séduisant à la fois, intelligent et rusé. Un album à lire absolument.
Moi, assassin, Éditions Denoël, 19,90 €
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