Le rendez-vous à ne pas manquer pour tous les amoureux, fans, pratiquants ou pas, de la petite reine. A bicyclette et sur le Tour de France dont l’édition 2017 est partie d’Allemagne. Deux ouvrages à signaler sur le sujet dans deux genres différents : une BD, Tour de Force par Frédéric Kinder, des histoires courtes avec pour cadre le Tour des débuts avant 14 et dans les années 20, un vrai champ de bataille et de souffrance. Second titre, un album historique et collectif qui dit tout sur le vélo mais évidemment accorde une grande partie de ses pages et de ses textes à l’épreuve reine, la série L’Alpe plus particulièrement sur les routes diaboliques de montagne. A vélo, à bicyclette, jarret tendu pour le sport mais pas toujours le plaisir.
Des fadas ces cyclistes avec leur boyau autour des épaules en cas de crevaison, pas comme aujourd’hui où les suiveurs changent le vélo aussi lourd qu’une plume. Ils ont forgé le mythe depuis la création du Tour, Kinkin dit « le pétard mouillé » ou Gustave « le suce boyau ». Des forçats qui pédalent quoiqu’il arrive, arrivent en haut du col et tombent dans la descente. Des remèdes de cheval qui font pédaler en tête, on dirait dopage de nos jours. Des abrutis qui vous tapent dessus parce que vous distancez leur favori, une échappée interdite qui va vous valoir les foudres de votre directeur d’équipe. Il s’en passe des choses dans les coulisses du Tour, avec ces hommes qui après être montés à l’assaut des cols vont grimper sur le parapet des tranchées de 14. Une belle saga de ces petits coureurs courageux sans lesquels le Tour n’existerait pas, ces sans grades du peloton qui font les grands champions. Un bel hommage, dur, réaliste de Kinder dont le dessin s’accroche bien aux rayons des vélos et aux visages émaciés des cyclistes avec un petit côté rétro bien vu.
Tour de Force, Glénat Treize Étrange, 13,90 €
Avec L’Alpe la revue on est dans l’histoire de cette petite reine qui n’en finit pas de séduire les foules. Le vélo est la petite reine de la montagne et a deux cents ans. Vélorution ouvre le bal et on découvre les premiers tours de roue dans l’Oisans. Cyclotourisme en famille, la Norvège, le vélo bobo qui envahit les villes et chasse les voitures. Et puis retour au Tour dans les Alpes, ces montées sauvages de l’Alpe d’Huez ou de Tignes, la lessiveuse où on joue sa peau, le souvenir de Blondin. Le vélo qui intègre les hommes car dans le peloton ils sont tous dans la même panade. Photos, articles, peintures, cet ouvrage se déguste et se parcourt avec délices. On apprend, on découvre les bords indécents du lac Léman. 96 pages, des brèves, des adresses et un bibliographie, les Alpes et le vélo étaient faits pour vivre une belle histoire d’amour qui se mérite pour ceux qui veulent partir à leur assaut.
L’Alpe, Glénat, 18 €