On ne les attendait pas auteurs d’un joli conte pour enfants, petits ou grands. Olivier Ka et Alfred avaient signé Pourquoi j’ai tué Pierre ou Monsieur Rouge. Alfred, seul, est l’auteur du très fort Je mourrai pas gibier et bien sûr de Come Prima Fauve d’Or à Angoulême. Avec ce Capitaine Fripouille, on s’embarque dans une histoire de vieux héros sur le retour qui va tout faire pour aider sa fille et surtout empêcher le Scrooge local de faire main basse sur la ville.
Il est de retour le Capitaine Fripouille dans sa ville au nom imprononçable. Sa fille tient la librairie Fellini (clin d’œil ?), seul commerce encore indépendant, et fait doucement faillite car un vilain usurier, Jabot, à qui tout appartient lui demande de lui vendre la boutique ou de le rembourser. Fabiola n’est pas vraiment ravie de revoir son mythomane de père qui l’a abandonnée et revient sans prévenir. Mais le capitaine Fripouille a plus d’un tour dans son sac. Sa petite-fille, Edna, va lui faire confiance et Fripouille lui raconte comment Jabot est devenu si riche alors que la monnaie locale était faite de plumes blanches que l’on échangeait sans soucis de valeur.
De la poésie, une chronique aussi sociale sur le pouvoir, un héros extravagant et un peu de fantastique avec des géants qui s’affrontent, ce conte est charmant. Le grand format de l’album donne aux images un relief qui pousse à lire les textes à hautes voix, à raconter l’histoire à un enfant. Alfred a donné aux personnages toute la fantaisie qu’il fallait pour qu’on soit séduit par ce drôle de capitaine Robin des Bois qui devrait devenir un spectacle musical.
Capitaine Fripouille, Delcourt, 14,50 €
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