Il y a eu un avant et un après, au journal Pilote, au printemps 1968. On en a déjà parlé, beaucoup. René Goscinny et sa gestion éditoriale ont été remis en question par les jeunes dessinateurs talentueux, dont Giraud et Mézières qui faisaient le succès du titre. Règlements de compte, on tue le père et on essaye de faire mieux que lui. C’est sur cette révolte, non sire cette révolution, que reviennent Eric Aeschimann, journaliste, et Nicoby, dessinateur. Ils ont prix stylo et crayon pour interviewer les acteurs de ce coup d’état, acte de naissance à leurs yeux de la BD moderne mais qui verra aussi la fin de Pilote hebdo au milieu des années soixante-dix.
Druillet, lui, qualifie Goscinny de visionnaire. Le vrai révolutionnaire, c’était Goscinny. Druillet avec Giraud lancera Métal Hurlant. La conclusion, Bretécher se livre. Pour elle, ils ont « déconné, pauvre René ». On ne refait pas l’Histoire. On en revient à la mort du père. Goscinny a fait les frais des egos troublés d’auteurs géniaux qui se devaient d’être de plus en plus exigeants. Et libres. Un excellent panorama en six portraits bien écrits et bourrés d’infos pour une thèse très vraisemblable.
La Révolution Pilote, 1968-1972, Dargaud, 17,95 €
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