Un nouvel envol pour Thorgal ? Une remise à zéro des compteurs ? Non pas vraiment mais en ouvrant le titre à des auteurs pour à chaque fois un Thorgal avec carte blanche, les éditions du Lombard ont relancé la série sous le nom de Thorgal Saga. On se retrouve dans un univers à la Spirou par ou à la Lucky Luke revisité. En choisissant Robin Recht pour ouvrir le bal, difficile de faire mieux. Son dessin (Conan) est dans le ton le plus en phase avec celui de Grzegorz Rosiński tout en gardant sa propre originalité et indépendance, son souffle. Il y a aussi l’histoire qui devrait en surprendre plus d’un. On la qualifiera d’inattendue, osée même et, mais c’est très personnel, capable d’ouvrir une porte à des variations intéressantes. Pas finies les épreuves pour Thorgal mais d’un autre genre. Le fantastique refait surface, Thorgal se soumet. Cet Adieu à Aaricia flirte avec Dante et Faust, suspense et action en prime. Robin Recht a répondu aux questions de Ligne Claire qui va publier son interview.
Au large de l’anneau des sacrifiés, Thorgal barre le bateau sur lequel repose le corps d’Aaricia. Elle est morte de maladie et de vieillesse. Thorgal est lui-même âgé. Selon la tradition viking, il enflamme la barque et pleure sur la plage désespéré. Nidhogg le dieu serpent s’approche de lui et affirme que sans lui jamais Aaricia n’aurait été sa femme. Il lui propose de tromper la mort et lui tend un anneau, celui d’Ouroboros, l’anneau du temps. Il peut lui permettre de revoir Aaricia et de revenir dans le passé. Il y a bien longtemps sur la petite plage Aaricia joue avec son amie Solveig quand des loups les attaquent. Aaricia appelle Thorgal à l’aide mais c’est un homme vêtu de peau qui lui demande le bijou qui n’existe pas et lui ordonne de le suivre car telle est la volonté du serpent dieu.
On s’arrête là pour ne pas dévoiler, dénaturer (ne pas se servir de ce mot horrible spoiler) l’intrigue. Robin Recht a su bâtir une intrigue dont il tire le fil avec habileté, en finesse et on y croit à ce Thorgal papi qui se la joue retour vers le passé. Mais qui tire vraiment les ficelles ? Quel sera le destin de Thorgal ? Que deviendront ses souvenirs, ceux de tous les albums précédents ? C’est bien la question à laquelle Robin Recht donne sa réponse très satisfaisante et qui ne trahit ni le mythe ni l’image que les fans en ont. Il fallait le faire.
Thorgal Saga, Tome 1, Adieu Aaricia, Le Lombard, 21,50 €
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