Mamada, de la tribu des Himbas en Namibie, est toujours expatriée à Paris par un curieux phénomène qui attire comme des mouches vers elle des experts et agents de tout poil. Mais, dans ce tome 3, toutes les bonnes choses ont une fin. Il faut donc que Mamada quitte la capitale et qu’elle finisse d’envoyer dans le désert ceux qui l’agacent ou lui veulent du mal. Mais c’est pas gagné. Il y a donc du monde dans le village perdu de Namibie. David Ratte a crée une sorte de super héros malgré elle. De l’humour, des dialogues bien tournés et un dessin très expressif, drôle pour les trois titres échevelés que comportent la série.
Des Chinois, non des Coréens du Nord semble-t-il débarquent dans le village de Mamada. Après avoir eu le satellite, Ils veulent récupérer le principe actif très instable qui a envoyé Mamada à Paris. Pas simple. Quand il y a de la fumée rose, on se volatilise. Et puis il y a le processus Moebiusien à tentacules colorées qui va se faire la malle et se nourrit de tout ce qui passe, sauf de chair humaine. A Paris, Mamada a trop levé le coude avec des supporters. Ce qui a provoqué un exode massif vers le village. Sa fille adoptive, Sid, prend un mauvais coup de couteau mais rien ne peut la tuer. Dans le métro, Mamada disjoncte. Bon voyage en Namibie. Elle se retrouve en prison ce qui ne n’arrête pas. Que vont devenir tous les expatriés malgré eux ?
On adoré les gris-gris à bulles, la pieuvre géante qui bouffe les chars, tout ce que l’humour de Ratte a collé au personnage hors normes de Mamada. Quant on l’avait interviewé pour le tome 1, il répondait à la question : – Mamada, c’est une intrigue, de l’aventure, de l’action, un bel ensemble qui s’appuie sur un dessin expressif. « Je n’ai rien calculé. L’aventure a été très jouissive comme pour Le Voyage des Pères. Je me suis attaché à Mamada et je souhaite que nous fassions une longue route ensemble. » – Et d’où vient Mamada ? « Ce sont des envies combinées qui lui ont donné vie. Mamada (le féminin de Mamadou mais pas sûr !) est un super-héros. En fait, elle le devient et je voulais travailler le thème. C’est ma première envie. Ma seconde envie est liée à un Rendez-vous en Terre Inconnue avec Muriel Robin et Solène Bardet qui se passait chez les Himbas. J’ai eu le coup de foudre, le déclic. J’ai gardé l’idée pour un jour aller plus loin. Mamada est grognon, comme moi. J’aime bien les grognons. (Rires). Et j’aime bien aussi les histoires où les personnages deviennent des symboles petit à petit, un peu comme dans ma précédente série aussi. »
Et voilà. Après des aventures édifiantes avec leur poids de sagesse séculaire, Mamada a bien mérité de prendre du repos. Encore que il peut y avoir erreur d’aiguillage. Il va quand même lui en arriver de belles dans ce tome 3 final. On n’en dira pas plus, ni le nom de la vedette qui va aller faire un tour en Namibie. Un conseil, il faut relire les trois albums d’une traite pour le plaisir. Et ensuite ?
Mamada, Tome 3, Abracadabrante errante, Paquet, 14 €
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