Que du beau monde, du lourd, du truculent, des vraies synthèses comme aurait dit Audiard. À qui le tour ? Chauzy et Lindingre ont tracé le portrait d’une belle poignée de tueurs à la petite semaine, de malfaisants déjantés. Et on rit jaune à ces tranches de vie en noir.
Escroquerie à l’héritage, un pauvre notaire (faux, un notaire n’est jamais pauvre) va regretter d’enregistrer un testament de trop. Amour à mort, le fils attardé ne fera pas le bonheur de son grand frère qui pourtant a pris de la peine à le rendre orphelin. Un clochard qui est prêt à tout pour un billet de 10 euros, c’est le bonheur assuré et un pavé sur la tête pour son compagnon d’infortune. Un curé infanticide, que de la mort violente, du bon gras fait-divers et de la bêtise ordinaire, pas de pitié pour les perdants. Horreur garantie. Un rigolo Landru à côté d’eux.
Ces histoires courtes et parfaitement amorales, sanglantes à souhait sont autant de petits monuments d’humour décalé. Il y a de la vie dans ces personnages revenus de tout et qui souvent n’ont plus rien à perdre. Bêtes et méchants, les héros de Chauzy et Lindingre ont de beaux jours devant eux. Regard tordu, la torgnole toujours prête, le flingue en émoi et les sens idem, le pognon en ligne directe sans intermédiaires, il y a de la joie, ils effacent et ils s’éclatent. Nous aussi. Ils n’existeraient pas, il faudrait les inventer ces zozos. A croire que Chauzy et Lindingre, trait et texte de feu, ont des modèles du genre autour d’eux. A vérifier. Excellente préface de Pierre Bellemare, expert en affaires extraordinaires.
À qui le tour ? Fluide Glacial, 15 €
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