Un camp de vacances en Russie pour jeunes où la récompense, après des épreuves diverses et violentes, est une entrevue avec Poutine en personne qui aurait une datcha non loin. Mais rien ne va se passer comme d’habitude et les masques pourraient bien tomber. Dans ce tome 2 de Camp Poutine, Aurélien Ducoudray, dont on vient de traiter la suite de son Maïdan Love en Ukraine révoltée, connait bien la mentalité, les faiblesses et les forces de pays de l’Est, ex-bloc soviétique dont la Russie a gardé pas mal de points en commun. D’où la crédibilité de son récit après son extraordinaire Amère Russie. On retrouve ses héros menés par Katyusha, jeune fille obsédée par obtenir enfin une rencontre avec le nouveau tsar russe. Elle commence à comprendre qu’il y a comme un problème. Anlor est toujours aussi convaincante au dessin. Sortie décalée à la reprise post-déconfinement. On y reviendra.
Dans la forêt pour échapper à Anton, fils complètement givré du commandant Ryabkhov, patron du camp Poutine, Katyusha avec Kirill et Gennady errent sans pouvoir se ravitailler. La tension monte et ils arrivent dans un curieux cimetière qui serait celui d’ex-bagnards relégués du goulag soviétique. Les tombes semblent avoir été visitées par des pillards avides de souvenirs. Un ours énorme surgit. En réalité, Staline, nom du plantigrade, a été dressé pour un spectacle par un manchot, Volkoff, ancien combattant d’Afghanistan qui connait bien le commandant Ryabkhov, son ancien associé.
Il ne faut pas aller plus loin histoire de ménager le suspense de cette aventure pleine de fougue, de vérité et de rappels historiques. On est pris par l’ambiance angoissante de ces jeux pour enfants qui tournent mal, les font devenir adultes, souffrir, et aimer. Le tout dans un univers vrai, dur, cruel mais plein aussi d’espoir de liberté retrouvée. Un beau diptyque bien mené, propos resserrés, par ses deux auteurs qui y ont apporté tout leur talent de créateurs doués.
Camp Poutine, Tome 2, Grand Angle, 14,90 €
Articles similaires