Un retour sur une époque, un rêve, un chanteur perdu, Didier Tronchet remet en scène les années soixante-dix, celles de toutes les libertés, les audaces que l’ont a, ou pas, osées prendre. Des remords il en a son héros, Jean, bibliothécaire en burn out, qui jeune avait eu un coup de foudre pour un chanteur étoile filante, Rémy-Bé. Où est-il passé ? Comment grâce à lui retrouver en fait sa jeunesse, ses années bénies dont on ne sait jamais assez profiter ? Un voyage, une enquête vérité que Tronchet fait mener à Jean et que nombre de ses lecteurs auraient pu aussi avoir envie de faire.
A Morlaix, sous le viaduc, Jean vient retrouver ses 20 ans, enfin presque. En 1970, chez un voisin de palier, Maxence, il entend les chansons d’un inconnu, Rémy-Bé qui chante l’Indochine des colonies sur des textes superbes et envoûtants. Son copain lui en passe un K7 mais plus rien de nos jours n’en rappelle le souvenir. Victime d’un burn out, il va profiter de son repos forcé pour tenter de remonter aux sources. Il coupe les amarres pour Morlaix qui figure sur la couverture du disque de Rémy-Bé. Au fil des rencontres, Jean reconstitue les chanson de Rémy, et pense que la clé de tout est dans le texte de l’une d’elles. Le chanteur aurait été prof de biologie dans un lycée de Morlaix. mais c’est loin de France que pourrait bien se cacher Rémy-Bé.
La voix off de Jean, une route qui va croiser des destins, des souvenirs d’enfance et un Rémy-Bé qui a des secrets qui vont se matérialiser, Tronchet va aussi recroiser la route de son copain Maxence. Une obsession musicale qui joue en boucle sa jeunesse perdue, un classique mais que Tronchet a su décliner, revisiter en compagnie de Pierre Perret, oui, les colonies de vacances. Une belle poésie dans cette histoire vraie car Rémy-Bé, sous un autre nom a existé. Tronchet en a fait une belle aventure dramatique, dépaysante sur les plages malgaches, touchante et émouvante. Le chanteur perdu a retrouvé son chemin.
Le Chanteur perdu, Aire Libre, Dupuis, 23 €
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