Un cas dans la galerie des Reines de sang, Constance d’Antioche. On est au XIIe siècle au nord de la Terre Sainte ou Palestine, au choix, du Liban, de la Syrie. Antioche est aux confins du Moyen Orient une principauté créée par les Croisés. A la mort de son père, c’est théoriquement Constance qui hérite mais pour ça il va lui falloir écarter sa mère Alix et ses ambitions, prendre le pouvoir, se marier. Elle a du caractère, on l’a vu dans le premier tome signé par Jean-Pierre Pécau au scénario et Gabriele Parma au dessin. Constance épouse un vieux qui va aller titiller le méchant du coin, Nur Ad-Din. Erreur et c’est là que commence le tome 2, le final. J’y suis j’y reste aurait pu être la devise de Constance d’Antioche.
Il a fait une guerre de trop Raymond de Poitiers. Nur Ad-Din a mis une raclée aux Chrétiens en 1149 et assiège Antioche. Constance résiste dans sa ville assiégée. On ne sait pas encore que Raymond a été tué. L’armée de Baudoin arrive alors que le chevalier Renaud de Châtillon a réussi aussi à rentrer dans Antioche et à plaire à Constance. Baudoin aimerait que Constance épouse un noble du coin mais c’est sur le fougueux Renaud qu’elle jette son dévolu. Antioche est en première ligne face aux Sarrasins et des Turcs. Le religieux local patriarche d’Antioche ne veut pas de ce mariage ce qui va lui coûter très cher. Renaud et Constance convolent. Le patriarche finit au cachot et privé de sa fortune. Ce qui va aussi déplaire aux puissants Templiers. Un deal est vite trouvé par Constance, fine mouche.
Une tête la Constance, machiavélique, femme de pouvoir et d’état mais la puissance de Constantinople est bien là, en arrière plan. Elle va se maintenir à coup de traités, de roueries prête à tout pour rester reine d’Antioche et passer le pouvoir à ses descendants. La version de Pécau est un brin romanesque en faveur de Constance qui a eu, c’est vrai, un rôle atypique dans un monde d’hommes d’une rare violence. Le dessin de Parma est très correct, posé. On a aussi trouvé fort le personnage de Renaud de Châtillon qui finira décapité par Saladin. Un diptyque intéressant.
Les Reines de sang, Constance d’Antioche, Tome 2, La princesse rebelle, Delcourt, 14,95 €
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