Un producteur hollywoodien assez nul voudrait être le roi du fils de SF. Il croule sous les dettes, les factures, les huissiers le harcèlent. Un scénario de génie, une grosse avance ou c’est retour à la case départ et films X de misère. Les pères de Dany, producteur de l’impossible qui fait les belles pages de Fluide Glacial, ce sont Obion et Jorge Bernstein au scénario. Des strips décalés mais réalistes, plein d’humour et de pellicule avec en guest-star un type bizarre qui veut tourner un film improbable, Star Wars. Quelle idée.
Il passe des petites annonces dans la presse pour trouver un scénariste. Pourtant pas loin de Dany il y a un amateur, George, qui verrait bien comme héros un enfant fragile qui veut aller de l’avant parmi les étoiles lointaines. Dany et son vieux copain Piotr aurait bien en réserve les mésaventures spatiales de la chienne Laïka mais bof. George va les convaincre que son scénario de guerre des étoiles est génial. George a un ami charpentier, Harrison Ford, pour la maquette du Faucon Millenium. Et au passage lui propose un rôle. Dany trouve aussi son Dark Vador aux mensurations remarquables. Quant à la princesse Leia, c’est Janice, une actrice un brin naïve qui selon Dany gobe n’importe quoi. Et il sait de quoi il parle le roi du X.
Le contraste entre George Lucas et le monde perverti de Dany est superbement drôle. Bronco, le monteur, Han Solo que tous appelle, Obi-Wan a des faiblesses au démarrage, on passe avec un sérieux très british d’un gag à l’autre sans sourciller. Et ils font mouche. C’est bien sûr le décalage qui est la base de Star Fixion et la concision des textes, des dialogues à sens multiple. Les décors, les ambiances, le trait, on accroche et on en redemande. Star Wars n’avait pas tout dit. Sacré George.
Star Fixion, Fluide Glacial, 12,90 €
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