Un retour pioché dans nos archives, le premier interview de Romain Hugault que j’ai signé paru dans Midi Libre à l’époque. On enchaîne avec sa venue à Montpellier pour la sortie du Grand Duc, on est en 2008. De passage à Nîmes, il raconte d’abord ses débuts récents et le succès de Au-delà des nuages qui annonce Le Grand Duc puis Le Pilote à l’Edelweiss et bien sûr Angel Wings. Un superbe décollage et désormais un vol à haute altitude, celle du talent. J-L. TRUC
Romain Hugault au zénith pour les fans d’aviation. Il était en dédicace à Nîmes ce week-end. En deux albums Romain Hugault est devenue une référence dans un genre à succès certes mais qui s’essoufflait un peu, la BD à thématique aviation. Ce fils de pilote militaire est lui même breveté. Comme sa mère ou son frère. C’est une passion familiale l’aviation, et Hugault, avec simplicité, avoue que « comme tout gamin j’aimais dessiner et adorais les avions. Je n’étais pas plus doué que les autres sauf que j’ai voulu faire des études d’art pour apprendre à bien les dessiner, acquérir de bonnes bases ». Ensuite c’est aussi une affaire de rencontre et de feeling : « J’avais une histoire courte en quelques planches sur un pilote kamikaze pendant la guerre du Pacifique. J’ai rencontré l’éditeur Paquet qui y a cru et on a décidé que serait le point de départ d’un album, Le Dernier envol. On en est à six rééditions de ce titre aujourd’hui ».
Hugault va confirmer avec un second album tout autant réussi, Au-delà des nuages, l’histoire de deux pilotes de records dans les années trente : « Curieusement les auteurs de BD n’aiment pas dessiner les machines, avions ou voitures. Moi, c’est le contraire et ce sont les personnages que j’ai dû travailler ». Comme dit Hugault il aime dessiner des avions que « l’on pilote avec ses fesses ». Dans les deux albums, on retrouve l’aristocratie des années quarante, du B-17 au Thunderbolt ou au Spitfire. Et dans le prochain, Le Grand Duc, Hugault racontera en trois tomes le destin d’un avion mythique, un chasseur de nuit allemand sur le front russe qu’affrontera une pilote soviétique. Le tout avec Yann, pas moins, au scénario. Hugault est aussi illustrateur bien sûr. Le Fanatique de l’Aviation lui doit des Unes. Hugault enfant avait Buck Danny, Tanguy et Laverdure pour héros. Aujourd’hui c’est lui qui fait rêver les lecteurs fans d’aviation.
Le Dernier Envol, Paquet, 14 €
Au-delà des nuages, Tome 1, Duels, Paquet, 14 €
Dédicace à Montpellier pour Le Grand Duc avec Dauger pour Ciel en ruine
Ils sont devenus, avec une poignée d’albums, des références. La BD aéronautique a avec eux retrouvé ses lettres de noblesse. Romain Hugault, pour le premier tome du Grand duc, et Olivier Dauger, pour le deuxième volume de Ciel en ruine, étaient en dédicace chez Azimuts à Montpellier. Après Buck Danny ou Biggles, Tanguy et Laverdure, la BD d’inspiration aéronautique avait marqué le pas. C’est Romain Hugault, en collaboration avec les éditions Paquet, qui a réussi le tour de force de lui permettre de revenir parmi les meilleures ventes d’albums. Un dessin superbe, précis, travaillé et basé sur l’histoire de la guerre aérienne pendant le second conflit mondial, Romain Hugault avait commencé à montrer son talent dans Au-delà des nuages et Le dernier envol. Cette fois, il s’est associé au scénariste Yann pour raconter l’histoire du Grand duc, célèbre bimoteur qui avait permis à l’aviation allemande d’acquérir la suprématie en chasse de nuit sur le front russe.
Avec intelligence, Yann et Hugault ont su mélanger grande histoire et passions de pilotes, même s’ils portent un uniforme. Face au Grand duc, une escadrille de pilotes russes, des femmes, surnommées les sorcières de la nuit, qui, rapidement, dépasseront leurs homologues masculins en combat aérien. Histoire qui vrombit au rythme des moteurs à hélice, avions de légende, Hugault est aujourd’hui le maître en la matière. A ses côtés chez Azimuts, Olivier Dauger (à gauche sur la photo, JLT ®) pour la suite de Ciel en ruine. On y retrouve le vrai héros de la série, le premier chasseur à réaction, le Me 262 qui, malgré quelques défauts, allait semer la panique parmi les bombardiers alliés. Sur un scénario de Philippe Pinard, Dauger a mis en scène une histoire encore une fois de pilotes qui s’agrémente d’une référence au mythe de Faust. Un réalisme basé sur une ligne claire très efficace, un dessin éblouissant de pureté te de perfection, une légère dose de fantastique, Dauger a lui aussi rejoint les quelques grands dessinateurs de BD d’aviation. Un duo exceptionnel pour une rencontre rare.
Le Grand Duc, Tome 1, Les sorcières de la nuit, Paquet, 14 €
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