Des retrouvailles, celles de deux frères que tout oppose et qui vont retrouver leur complicité d’enfants. Mais la route va être longue, surtout dans un pot à yaourt, une Fiat 500, qui les ramènent chez eux en Italie. Come Prima (Delcourt) est signé par Alfred (Pourquoi j’ai tué Pierre, Je mourrai pas gibier) qui maîtrise cette fois scénario et dessin.
Années cinquante et dix ans qu’ils ne sont pas vus Fabio et Giovanni. Ils sont d’origine italienne. Le premier a eu une carrière éphémère de boxeur et a tout intérêt à prendre des vacances. Le second trimbale les cendres de leur père et veut convaincre Fabio de venir avec lui les ramener en Italie. A la clé, moteur de l’intrigue, un éventuel héritage. Contraints et forcés, Fabio et Giovanni prennent la route. Commencent alors les explications, les règlements de compte. Fabio est l’aventurier de la famille. Certes manqué, mais que son frère envie. Lui a eu la trouille toute sa vie. Ils vont se faire voler la Fiat et rencontrer une galerie de personnages hors normes.
On est peu de temps après la guerre. Le passé de chemise noire fasciste de Fabio n’est pas encore très loin et va peser dans les retrouvailles. Les flashbacks viennent alterner avec les étapes du voyage. Alfred a utilisé deux styles graphiques différents pour bien marquer la frontière entre les époques. Pastels bicolores pour les retours en arrière, plus de réalisme dans le contemporain, plus fouillé, détaillé. On sent peu à peu la tendresse revenir entre les deux frères. Ils se racontent, s’évaluent, parlent de leurs amours, se retrouvent, rejoignent leur père.
Alfred est un tendre. Il a su sans mélo inutile embarquer ses frères dans un voyage qui finira bien. Cette balade a la saveur des souvenirs d’enfance si rapidement oubliés et qui sont pourtant la base du futur de l’homme. Come Prima a été en 1959 une chanson à succès chantée entre autres par Dalida.
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