Une adaptation très libre de la nouvelle de Josef Conrad, Au Cœur des ténèbres, Jean-Pierre Pécau en a volontairement changé le contexte. De l’Afrique, on est passé en Vendée, Bleus et Blancs se massacrent pendant la Révolution. Les colonnes infernales pillent le pays. Un jeune officier qui revient des Amériques où il s’est battu pour l’Indépendance se voit confier une mission compliquée en tout point. Benjamin Bachelier est au dessin, en noir et blanc, quelques rares couleurs en finale. Un trait très riche, direct, une grande force qui apporte beaucoup à la tension du récit.
Mars 1794, à Nantes. Quelques mois plus tôt, le lieutenant Varenne a dû convoyer des femmes qui devront être jugées. Mais ses hommes sont sans pitié pour elles. Varenne ne peut le supporter, ni son éclaireur indien, Uncas. Varenne doit être muté dans l’armée du Nord mais avant il doit retrouver le colonel Scherb, surnommé l’Ange de la terreur. Scherb s’est enfui avec ses cavaliers noirs dans les marais, des esclaves libérés des bateaux nantais. Varenne s’est battu à ses côtés. Schreb se prend désormais pour le roi des marais. Impossible pour la Convention qu’un home se déclare roi. Varenne doit le tuer. Il part avec Uncas pour une chasse à l’homme qui ira de surprises en découvertes terrifiantes.
Le monde des marais est un territoire sans loi. Tous s’y affrontent sans pitié. Superstitions en prime. Massacres, haine, la couleur s’impose peu à peu dans les délires de Varenne. Scherb serait-il le diable ? Une quête sans fin au frontières de la mort et de la folie. Impitoyable. Sur un dessin qui angoisse et éclate au fil des pages.
Cœur de ténèbres, Delcourt, 16,50 €
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