Zola a la côte. Aprés sa vie sentimentale, ses deux femmes, ses enfants cachés, on revient avec L’Affaire Zola à Dreyfus. En cependant reprenant en partie la complexe vie privée de l’auteur de l’Assommoir. Sans oublier non plus la mort suspecte de Zola. Jean-Charles Chapuzet a écrit une biographie qui décrit par le menu les accusations, la détention de Dreyfus, l’antisémitisme forcené et bien français de la fin du XIXe siècle. Un brasier qui ne demande parfois qu’à se rallumer. Dreyfus aurait facilité la vie de la République si il avait eu la bonne idée de mourir à l’Île du Diable. Plus encore que le combat de Zola, c’est celui de tous les autres acteurs parfois oubliés que rappelle l’auteur, le mur sans pitié de l’armée. Seul Picquart sauvera l’honneur. Le dessin avec un petit mais net côté Tardi est signé à quatre mains par Vincent Gravé et Christophe Girard.
1902, la cheminée des Zola ne tire plus. La mort est proche par asphyxie. Sa femme se souvient. En 1864 il est journaliste et écrit la nuit. Il a eu une enfance pauvre, un ami Cézanne. C’est chez lui que la future Madame Zola a rencontré Émile. Gabrielle est modèle. Zola l’épouse. Gabrielle devient Alexandrine. Le succès est là pour Zola. Autour du couple des noms se pressent, Maupassant, Daudet, Flaubert. On embauche Jeanne, lingère. Zola en fait sa maîtresse, l’installe, mène une double vie. 1889, Dreyfus est arrêté, condamné. Zola voyage. L’affaire Dreyfus dans une France hostile, antisémite, peut commencer. Dreyfus est déporté au bagne.
Le détail de la vie de Dreyfus à Cayenne est écrasant de vérité et de douleur. Son courage aussi. Zola dans le Figaro commence sa campagne. Risqué, dangereux, en face de lui les extrêmes se déchainent. La suite, on la connait dans les grandes lignes mais le mérite des auteurs est de refaire vivre une affaire exemplaire. Un combat sans pitié dont Zola fera les frais, lui le grand romancier que l’on oublie parfois derrière le signataire de J’Accuse. Une fresque dure, violente qui faut lire absolument. Tout est vrai et peut très bien se reproduire. La couverture fait penser à l’affiche du film Z de Costa-Gavras, pour ceux qui s’en souviennent.
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