Jacques de Loustal et Fred Bernard se sont mis en tandem pour conter le destin d’exception et baladeur d’un diamant de rêve. Un gros caillou ce Bijou, titre d’un album au concept graphique et narratif séducteur. Deux larges cases par planche, légendées par le texte de Fred Bernard, un développement qui surfe sur une chronologie historique avec une foule de personnages variés. Le diamant va soit réunir, soit séparer, soit peut-être se faire se croiser des protagonistes qui seront ses passeurs de relais. Pas de hasard dans le Bijou qui roule ses facettes avec simplicité, humour et un léger trait de snobisme. Quand on est une quasi merveille du monde, on éblouit et les autres se taisent. Loustal a le dessin et les couleurs qui éclatent et se répercutent à l’infini sur les facettes du Bijou. Un défi créatif très réussi.
1898 London (Jack) et son copain Gregor Mc Gregor cherchent de l’or. Gregor décide de tenter sa chance en Afrique du Sud et embarque Émilie Kanaille avec lui. 1903 Gregor pioche toujours comme les fossoyeurs qui enterrent Pissarro à Paris. Et Bingo pour Gregor. 1907, il tombe sur le diamant du siècle. Le Bellacio, nom de baptême que lui donne Gregor, peut commencer son périple de beauté et d’aventures diverses. Une duchesse pour propriétaire, Paris pour écrin, en 1912, il prend le Titanic. Plouf, mais la duchesse s’en tire pour faire faillite en 1915, en pleine guerre. Faut bien vivre, le Bellacio change de main et de cou.
Un jeu de l’Oie, chronologique, en dessins cadrés et quelques lignes. Le Bellacio arrivera-t-il à la fin du parcours, en passant par la Crise de 1929, Greta Garbo, la seconde guerre mondiale. Fred Bernard, pour qui on a toujours eu une vraie admiration (Ah Jeanne Picquigny, Le Secret de Zara), double l’histoire par des détails de l’Histoire, la grande. Avec beaucoup d’intelligence, en douceur, au point que rien n’étonne dans cette cavalcade qui va se finir de nos jours. Comment ? Mais ça c’est une autre et belle histoire que Jacques de Loustal et Fred Bernard ont concocté avec des rebondissements dignes des grands feuilletons. Retour à la case départ. Pas le jeu de l’Oie en fait, plutôt le Monopoly. Réjouissant et endiablé.
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